Le ver dans le spermatozoïde.
Il va falloir que je relise le livre de F. Ricard, La génération lyrique (1992, ça commence à faire). Je me disais ce matin que si les Français faisaient autant la fête alors que la France s’effondre, c’était finalement normal (mais pas rassurant) : ils font la fête parce que le monde s’effondre et que c’est la dernière chose que l’on puisse encore faire en attendant, comme ce fut le cas pour les Romains. Et voilà que je constate, en ouvrant un vieux dossier de notes sur ce livre que Muray avait découvert et conseillé, que le diagnostic de l’auteur sur les parents de la génération du baby-boom n’est pas très éloigné :
"C'est pourquoi, contrairement à l'habitude voulant que l'on ait des enfants pour transmettre ce qu'on a reçu ou pour que dure le monde où l'on est, ces parents-là ont eu les leurs précisément parce qu'ils savaient ou sentaient que ce monde n'allait pas durer, mieux encore : afin que ce monde ne dure pas. Pour eux, l'époque qui commençait ne devait rien avoir de commun avec la crise et la guerre ni avec le passé plus ancien. Et je veux croire que c'est le besoin de faire advenir ce monde nouveau, c'est-à-dire la volonté d'un changement et non celle de perpétuer quoi que ce soit, qui les a poussés à faire naître des enfants en si grand nombre et sans tarder."
Je rappelle par ailleurs que j’ai souvent noté ici que les années 50 ont mené - logiquement, pas seulement chronologiquement - aux années 60…
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