"I am ecstatic..."
Pour vous aider à passer cette dure journée... Cela m'a mis plus de deux ans pour retrouver la citation exacte, mais la voici, en v.f. et en v.o. (je rappelle que Shikse désigne en yiddish toute femme non juive) :
- "Shikses ! En hiver (...), je fais du patin à glace sur le lac d'Irvington Park. Dans la lumière déclinante des fins d'après-midi pendant la semaine, puis toute la journée, les samedis et les dimanches lumineux et piquants, je décris des cercles et des cercles sur mes patins derrière les shikses qui habitent Irvington, l'agglomération qui s'étend au-delà de la limite où s'arrêtent les rues et les maisons de mon amical et rassurant quartier juif. Je sais où habitent les shikses d'après le genre de rideaux que leurs mères pendent aux fenêtres. (...)
A l'époque de Noël, quand je ne vais pas en classe et peux aller patiner le soir sous les lumières, j'aperçois les arbres qui clignotent derrière les rideaux des « Gentils ». Pas dans notre rue - à Dieu ne plaise ! - ni dans Leslie Street ou Schley Street ou même à Fabian Place, mais comme je m'approche de la frontière d'Irvington voici un goy, et là un autre, et puis un troisième - puis je me trouve alors dans Irvington et c'est tout simplement abominable : non seulement il y a dans chaque salon un arbre qui flamboie outrageusement mais les maisons elles-mêmes sont festonnées d'ampoules électriques multicolores qui vantent les mérites du christianisme, et des phonographes déversent dans la rue le cantique Silent Night comme si - comme si ? - s'il s'agissait de l'hymne national, et sur les pelouses enneigées sont disposées de petites figurines découpées évoquant la scène dans la crèche - de quoi vous donner sincèrement la nausée. Comment est-il possible qu'ils croient à cette merde ? Pas seulement les enfants mais des adultes aussi se tiennent plantés là dans la neige et se penchent en souriant vers ces bouts de bois de quinze centimètres de haut qu'on appelle Marie, Joseph et le petit Jésus - et les petites vaches et les chevaux découpés sourient aussi ! Bon Dieu ! L'idiotie des Juifs tout au long de l'année, et puis l'idiotie des goyim en ces jours de vacances ! Quel pays ! Comment s'étonner que nous soyons tous tant que nous sommes à moitié dingues !
Mais les shikses, ah les shikses, c'est encore autre chose. Entre les odeurs de la sciure mouillée et de la laine humide dans le ponton surchauffé et la vue de leurs mousseuses chevelures blondes cascadant sous leurs fichus et leur bonnets, je reste en extase. Au milieu de ces filles gloussantes aux joues rosies, je boucle mes patins avec des doigts faibles et tremblants puis sors dans le froid et, à leur suite, descends sur les pointes la passerelle de bois inclinée et m'élance sur la place derrière leur troupe virevoltante - un bouquet de shikses, une guirlande de filles de « Gentils ». Je suis à ce point subjugué que mon désir est au-delà de l'érection. Ma petite bite circonsise se ratatine tout bonnement de vénération. A moins que ce ne soit de crainte. Comment peuvent-elles être si somptueuses, si éclatantes de santé, si blondes ? Le mépris que m'inspirent leurs croyances est plus que neutralisé par mon adoration pour leur aspect extérieur, pour leurs gestes, leurs façons de rire et de parler - les vies qu'elles doivent mener derrière ces rideaux goyische ! Peut-être l'explication tient-elle à leur orgueil de shikses..." (Folio, pp. 198-200)
"Shikses ! In winter (...), I ice-skate on the lake in Irvington Park. In the last light of the weekday afternoons, then all day long on crispy shining Saturdays and Sundays, I skate round and round in cercles behind the shikses who live in Irvington, the town across the city line from the streets and houses of my safe and friendly Jewish quarter. I know where the shikses live from the kinds of curtains their mothers hang in the windows. (...)
At Chrismastime, when I have no school and can go off to ice-skate at night under the lights, I see the trees blinking on and off behind the gentle curtains. Not on our block - God forbid ! - or on Leslie Street, or Schley Street, or even Fabian Place, but as I approach the Irvington line, here is a goy, and there is a goy, and there still another - and then I am in Irvington and it is simply awful : not only is there a tree conspicuously ablaze in every parlor, but the houses themselves are outlined with colored bulbs advertising Christianity, and phonographs are pumping « Silent Night » out in the street as though - as though ? - it were the national anthem, and on the snowy lawns are set up little cut- out models of the scene in the manger - really, it's enough to make you sick. How can they possibly believe this shit ? Not just children but grownups, too, stand around on the snowy lawns smiling down at pieces of wood six inches high that are called Mary and Joseph and little Jesus - and the little cut-out cows and horses are smiling too ! God ! The idiocy of the Jews all year long and then the idiocy of the goyim on these holidays ! What a country ! Is it any wonder we're all of us half nuts ?
But the shikses, ah, the shikses are something else again. Between the smell of damp sawdust and wet wool in the overheated boathouse, and the sight of their fresh cold blond hair spilling out of their kerchiefs and caps, I am ecstatic. Amidst these flushed and giggling girls, I lace up my skates with weak, trembling fingers, and then out into the cold and after them I move, down the wooden gangplank on my toes and off onto the ice behind a fluttering covey of them - a nosegay of shikses, a garland of gentile girls. I am so awed that I am in a state of desire beyond a hard-on. My circumcised little dong is simply shriveled up with veneration. Maybe it's dread. How do they get so gorgeous, so healthy, so blond ? My comtempt for what they believe in is more than neutralized by my adoration with the way they look, the way they move and laugh and speak - the lives they must lead behind these goyische curtains ! Maybe a pride of shikses is more like it..." (Vintage, 1999, pp. 142-145)
Bonnes bourres !
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