mardi 11 décembre 2007

Rien de nouveau sous le soleil (papiste) - Tous les chemins... III

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Lorsque, il y a maintenant quelques années, j'ai lu pour la première fois la thèse, sous la plume de Muray, selon laquelle la Révolution française avait été une étape du développement de la Réforme protestante, j'ai été, du haut de mon inculture en matière de religion, fort surpris - d'autant plus qu'une étape ultérieure selon Muray, était rien moins que le nazisme. J'ai essayé récemment de mieux comprendre ce qu'une telle thèse signifiait et impliquait, et à cette occasion me suis promis de me documenter sur la Révolution française.

Dans le livre d'A. J. Mayer Les Furies, dont je vous ai déjà un peu parlé ces derniers temps, je découvre ainsi (p. 363), non seulement que cette idée qui m'avait étonné était déjà celle de Pie VI au moment même de la Révolution, mais que ce digne pape utilisa alors des expressions mi-bunueliennes (une nation « tentée par le fantôme mensonger de la liberté », p. 364), mi-Caféducommerce :

"Dans l'encyclique Adeo Nota, il condamnait urbi et orbi la Déclaration des Droits de l'homme, coupable de « nier les droits de Dieu sur l'homme », le laissant « amputé » de son Créateur et à la merci d'« une liberté et d'une égalité fébriles qui menacent d'étrangler la raison »." (p. 368, je souligne.)

Autrement dit et une fois encore : depuis le début, depuis la Révolution les débats sont les mêmes, à maints égards nous ne faisons que les reproduire et les redécouvrir. Le monde occidental est fébrile depuis (au moins) la Révolution, fébrilité contagieuse, colonisation et mondialisation obligent. De ce point de vue, ce qu'on lit chaque jour chez Dedefensa (lecteur de Joseph de Maistre, rappelons-le), cette forme d'emballement dont tout le monde est conscient mais que personne ne peut empêcher, si ce n'est en contribuant d'autant plus à l'emballement en question, tout cela est l'exacerbation des données de départ, d'une fébrilité originaire. (Une fois encore (bis...), ce n'est pas là condamnation globale de ce processus historique : on peut vivre une vie entière avec un soupçon de fièvre contenu par certains médicaments. Cette fièvre n'est d'ailleurs pas étrangère aux grandes réussites artistiques des deux derniers siècles. Mais il semblerait que nos calmants habituels ne soient pas de nos jours très efficaces. Il est vrai, pour rester en France, que certains, bien que catholiques auto-proclamés


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ne semblent pas toujours utiliser les anxiolytiques nécessaires.)


(A propos de N. Sarkozy, et comme me le faisait remarquer un ami : lui (Sarkozy, pas mon ami) le "biographe" de G. Mandel connait certainement la phrase de Clemenceau au sujet de Mandel, homme des basses oeuvres du "Tigre" : « C'est moi qui pète et c'est lui qui pue » ; le Colonel Khadafi l'appliquerait avec à-propos à lui-même et à notre Président ces jours-ci).

Laissons-là les désagréables effluves présidentielles (l'argent n'a pas d'odeur, après tout), et concluons... qu'il n'y a pas de conclusion - ce qui, à l'âge de Hiroshima et du nucléaire éparpillé façon puzzle, est peut-être aussi bien, je ne sais pas -, et que, pour en revenir à Bunuel, si l'époque est nécrophile, tant qu'à faire, autant qu'elle fasse preuve de goût en la matière.


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Était-ce le début de la mise en bière de la France, quelque part vers 1967...

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