mercredi 19 décembre 2007

Vaseline mon amour. Tu n'as rien vu à Eurodisney. Tu me tues, tu me fais du bien.

"En somme, devant l'histoire et devant le peuple français, la grande gloire de Napoléon III aura été de prouver que le premier venu peut, en s'emparant du télégraphe et de l'Imprimerie nationale, gouverner une grande nation.

Imbéciles sont ceux qui croient que de pareilles choses peuvent s'accomplir sans la permission du peuple, - et ceux qui croient que la gloire ne peut être appuyée que sur la vertu.

Les dictateurs sont les domestiques du peuple, - rien de plus, - un foutu rôle d'ailleurs, - et la gloire est le résultat de l'adaptation d'un esprit avec la sottise nationale."

(Baudelaire, Mon coeur mis à nu, 1864)


scan_712139248_1


On comprend pourquoi notre président peut niquer autant (entre parenthèses, passer après Donald Trump, Jean-Jacques Goldman, Charles Berling et même, horresco referens, Arno Klarsfeld, il ne faut pas être dégoûté. Ce n'est plus un vagin, c'est un dépotoir !), non seulement il est vraisemblablement dopé, mais il utilise des accessoires. Et la France, plus résignée peut-être que consentante, semble bien prête à se faire briscoutter par cet organe en préfabriqué, dans une ambiance de cirque à la fois hystérique et désenchantée... On n'attend plus que le coup de sifflet de M. « Loyal » Barroso !


"Les nations, lasses de leurs dieux ou dont les dieux mêmes sont las, plus elles seront policées, plus facilement elles risquent de succomber. Le citoyen s'affine aux dépens des institutions ; cessant d'y croire, il ne peut plus les défendre. Quand les Romains, au contact des Grecs, finirent par se dégrossir, donc par s'affaiblir, les jours de la république étaient comptés. Ils se résignèrent à la dictature, ils l'appelaient peut-être en secret : point de Rubicon sans les complicités d'une fatigue collective. Rien de plus affligeant que l'exténuation et la déconfiture d'une république : il faudrait en parler sur le ton de l'élégie ou de l'épigramme, ou, bien mieux, sur celui de l'Esprit des lois : « Quand Sylla voulut rendre à Rome la liberté, elle ne put plus la recevoir ; elle n'avait plus qu'un faible reste de vertu ; et, comme elle en eut toujours moins, au lieu de se réveiller après César, Tibère, Caïus, Claude, Néron, Domitien, elle fut toujours plus esclave : tous les coups portèrent sur les tyrans, aucun sur la tyrannie. » - C'est que la tyrannie, précisément, on peut y prendre goût, car il arrive à l'homme d'aimer mieux croupir dans la peur que d'affronter l'angoisse d'être lui-même. Le phénomène généralisé, les césars paraissent : comment les incriminer, quand ils répondent aux exigences de notre misère et aux implorations de notre couardise ? L'époque propice à leur essor coïncide avec la fin d'un cycle de civilisation. Cela est évident pour le monde antique, cela le sera non moins pour le monde moderne qui va en droiture vers [la] tyrannie. La plus élémentaire méditation sur le processus historique dont nous sommes l'aboutissement révèle que le césarisme sera le mode selon lequel s'accomplira le sacrifice de nos libertés. Si les continents doivent être soudés, unifiés, y pourvoira la force, et non la persuasion ; comme l'Empire romain, l'empire à venir sera forgé par le glaive, et s'établira avec notre concours à tous, puisque nos terreurs mêmes le réclament.

Je puis me tromper ; mais enfin, on ne soupèse ni on ne prouve une vision : celle que j'ai de la tyrannie future s'impose à moi avec une évidence si décisive qu'il me semblerait déshonorant de vouloir en démontrer le bien-fondé. C'est une certitude qui participe ensemble du frisson et de l'axiome. Pour me borner à l'immédiat, et plus spécialement à l'Europe, il m'apparaît, avec une dernière netteté, que l'unité ne s'en formera pas, comme d'aucuns le pensent, par accord et délibération, selon les lois qui régissent la constitution des empires. Ces vieilles nations, empêtrées dans leurs jalousies et leurs obsessions provinciales, pour qu'elles y renoncent et s'en émancipent, il faudra qu'une main de fer les y contraigne, car jamais elles n'y consentiront de leur propre gré.

- à la vérité, et ce sera mon seul commentaire, un godemichet et une plaquette de beurre semblent suffire... Il ne faut pas opposer trop strictement les différents types de servitude, ni la contrainte et le gré, ils peuvent se révéler complémentaires.

Une fois asservies, communiant dans l'humiliation et la défaite, elles pourront se vouer à une oeuvre supranationale, sous l'oeil vigilant et ricanant de leur nouveau maître. Leur servitude sera brillante, elles la soigneront avec empressement et délicatesse, non sans y user les derniers restes de leur génie. Elles paieront cher l'éclat de leur esclavage.

Ainsi l'Europe, devançant les temps, donnera-t-elle, comme toujours, l'exemple au monde, et s'illustrera-t-elle dans son emploi de protagoniste et de victime. Sa mission a consisté à préfigurer les épreuves des autres, à souffrir pour eux et avant eux, à leur offrir ses propres convulsions en modèle, pour qu'ils soient dispensés d'en inventer d'originales, de personnelles. Plus elle se dépensait pour eux, plus elle se tourmentait et s'agitait, mieux ils vivaient en parasites de ses affres et en héritiers de ses révoltes. A l'avenir encore ils se tourneront vers elle, jusqu'au jour où, épuisée, elle ne pourra plus leur léguer que ses déchets."

(Cioran, "A l'école des tyrans", Histoire et utopie, 1960 - librement condensé par mes soins)

Je ne développerai pas aujourd'hui, mais, dans le style « le fardeau de l'homme européen », le dernier paragraphe n'est pas sans évoquer certain texte de M. Gauchet sur le rôle actuel et à venir de l'Europe ("La dérive des continents", 2005, repris dans La condition politique). Chez Gauchet il y a un côté plus fleur bleue, plus optimiste - il est vrai que les « déchets » de l'Europe ne manquent ni de « brillant » ni de « délicatesse » (ni sans doute d'humour, mais passons)


Carla Bruni at amfAR's Cinema Against AIDS event, presented by Bold Films, the MAC AIDS Fund and The Weinstein Company to benefit amfAR


Charmante, y a pas. Mais bien-pensante, et perverse - ce cul qui se pousse indument du col pour « lutter contre le SIDA », cette bouche de chanteuse anémique ouverte à tous les vents


Carla Bruni


- non vraiment, c'est clair, dans son comportement public cette femme est une traitresse à l'égard de sa propre beauté, c'est presque un péché contre l'esprit. Ach, comme disait l'autre, la femme de AMG est plus belle que toi, c... !

Libellés : , , , , , , , , , , , , , , , , , ,