lundi 31 mars 2008

Comment j'ai raison contre Castoriadis.

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Heureux comme AMG en son royaume...


Citons-nous, citons-nous, il en restera toujours quelque chose :

"Wittgenstein formule ici d'une autre manière ce que j'essaie de dire de temps à autre contre Castoriadis, et sur la façon dont il me semble trop vouloir assimiler « autonomie » et « transparence » : on peut discuter de tout, tout remettre en question, au moins pour voir ce qui en ressort, mais ce n'est pas tomber dans le cynisme ou ce que Castoriadis appelle une « philosophie de préfet de police libertin » ("Moi je sais que le Ciel est vide, mais les gens doivent croire qu'il est plein, autrement ils n'obéiront pas à la loi. Quelle misère !") que (...) constater que la notion de croyance n'est pas si univoque qu'il pourrait paraître et peut comporter une conscience plus ou moins claire de sa propre relativité, ou, comme le dit Wittgenstein, une « certaine hypocrisie »",

et il y a à cela une preuve toute simple : si la croyance religieuse était aussi fermée sur elle-même que l'écrit souvent Castoriadis, s'il n'y avait pas chez le croyant une conscience, aussi réduite soit-elle, de la non-évidence, de la non-naturalité de sa croyance, jamais la religion n'évoluerait. Jamais les Romains ne se seraient convertis. Jamais l'Islam n'aurait progressé. Et si la modernité a peu à peu exercé son emprise sur les esprits, c'est bien qu'il y a eu des interstices d'incertitude par où elle a pu se glisser. Le croyant vivrait dans un monde immobile et immuable, et rien ne pourrait le faire changer de croyance. Ce qui n'est évidemment pas le cas.

CQFD !

Il y a bien sûr des cas où la personne se crispe d'autant plus sur sa croyance qu'elle la sent en danger, ce qui est souvent le cas des fondamentalismes, et cela vient à l'appui de ma thèse.

Restons par ailleurs prudent sur ce que l'on peut appeler la « thèse du canapé-télé », selon laquelle la mondialisation abrutit tout le monde et détruit systématiquement les valeurs héroïques traditionnelles (sens de l'honneur, sens des conséquences de ce que l'on fait...) : il y a évidemment beaucoup de vrai dans ce lieu commun, mais comme l'exemple - certes particulier - des Eskimos semble pour l'instant le montrer, ce mécanisme d'abrutissement par le confort n'a rien d'automatique, a fortiori d'instantané.

Mais bon, j'ai niqué Castoriadis aujourd'hui, et à chaque jour suffit sa peine.


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Le calme avant, ou après l'orage ?




P.S. : (Je ne réponds qu'aux commentaires un peu argumentés, et) Je me posais, ou plutôt me reposais une nouvelle fois la question, à la lecture du dernier billet du Stalker : pourquoi cette insistance sur le concept du « nom » juif, du « nom » d'Israël ? Est-ce une querelle parisianiste d'héritiers lacaniens, le professeur goy Badiou répondant au professeur goy Milner (Portées du mot "Juif" vs. Les penchants criminels de l'Europe démocratique, peut-être le premier livre à introduire cette notion de « nom »), est-ce une façon chez les uns et les autres de se branler philosophiquement et/ou religieusement le stylo en lieu et place d'analyses politiques précises ? Est-ce, plus simplement, une volonté de détourner le débat vers des abstractions sur lesquelles on peut s'étriper verbalement ad nauseam, pendant que ça saigne ailleurs ? Hypothèses non contradictoires, mais il me semble que ce n'est certes pas en vouloir à un quelconque « nom », ou de pécher par impiété, que de parler de check-points, mur, droit au retour, assassinats ciblés, occupation, etc. Non ?


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Et elle est pas belle, la vie ?

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