mardi 19 août 2008

Bien résumé.

freud5


J'ai lu quelque part (c'était sur Vox.nr, où d'ailleurs on peut lire une récente interview de Thierry Meyssan ("Mon retour [en France] ne sera pas possible tant que la France sera aux mains de traîtres.")) que si la psychanalyse n'était pas une théorie exacte, les psychanalystes avaient tout de même accumulé au cours du XXe siècle une certaine épaisseur de savoir sur les comportements humains. N'ayant aucune culture psychanalytique moi-même je rejoindrais assez volontiers ce point de vue, que par ailleurs me semble confirmer la lecture du livre de Michel Schneider (psychanalyste, entre autres), Big Mother. Psychopathologie de la vie politique(Odile Jacob, 2002). Cette lecture ne fait pas l'effet d'une révélation, mais on trouve dans cet ouvrage, clairement exprimées, des idées justes :

"On assiste à une vaste et systématique psychologisation des rapports sociaux. (...) Par un rabattement des fonctionnements de l'espace privé sur ceux de l'espace public, le conflit entre soi et l'autre est dénié à mesure qu'est valorisé le conflit entre soi et soi-même. La lutte des classes relève désormais de la pathologie mentale. La souffrance sociale se traite par une médicalisation chimique. La motivation a pris le relais de l'intérêt ; ce n'est pas que l'initiative soit préférée à la docilité : il faut prendre l'initiative de la docilité." (p. 72)

et plus loin :

"C'est de vous que je me plains, et je ne peux m'en plaindre qu'à vous. Situation absurde, que tout chagrin d'amour fait vivre. Mais c'est aussi la situation courante de la vie publique quand elle tourne à la tyrannie démocratique. Les couches sociales, faute de corps intermédiaires, ne peuvent prendre à témoin de leur misère que celui qu'elles accusent : l'Etat. Ou ceux qui l'occupent, quitte de temps en temps à aller porter sa plainte et sa confiance ailleurs ; on appelle ça l'alternance." (p. 134)

Faites passer !

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