"Nietzsche est un con."
J'ai choqué un ami nietzschéen un jour, ce diagnostic abrupt le prenant par surprise, j'avoue que le souvenir de son regard choqué - d'autant qu'en bon nietzschéen, justement, il avait tendance à se targuer de n'être pas choqué par grand-chose, au contraire des esprits religieux attardés, etc. - m'amuse encore lorsque j'y repense, même si le souvenir en question ne peut en toute honnêteté être évoqué, fût-ce à l'adresse de gens qui ne connaissaient pas cet ami, sans préciser que la dite évocation se voile aussitôt de mélancolie, cet ami ayant comme on dit trouvé la mort quelques mois plus tard dans un incendie.
La citation du jour n'est pas mon diagnostic ou ma boutade, j'espère que vous ne m'attribuez pas une telle prétention, quelle que soit la pertinence que je puisse effectivement trouver aux critiques d'un Chesterton ou d'un Girard à l'égard de certains aspects de la psychologie et de la pensée du bisexuel moustachu de Sils-Maria. La citation du jour, en l'espèce, va plutôt dans le sens desdites critiques, je la trouve dans le Nietzsche de Heidegger, elle m'a amusé par sa naïveté plaintive : "Près de deux mille ans écoulés, et pas un seul nouveau dieu !". - C'est la société de consommation des divinités qui se plaint que la mode ne se renouvelle pas au gré de ses désirs... Bon, je n'ai pas été vérifier le contexte dans lequel le sous-Wagner aigri a écrit cette phrase, un mail récent d'un lecteur avisé de ce blog, et il y en a, m'a rappelé au sujet d'un exemple précis qu'il fallait se méfier, je cite (de mémoire), des "citations de citations", mais il est vrai que cet enfantillage m'a amusé.
Et comme je ne voudrais pas que l'on me croie victime au sujet de l'épigone teuton lourdaud de La Rochefoucauld et Stendhal de quelque forme de jalousie mimétique girardienne, je finis par une autre citation du même, toujours via Heidegger, et cette fois-ci sans le moindre esprit malin de ma part. Annonçant sa volonté de se lancer dans un travail acharné et de longue haleine, Nietzsche confie à sa mère et à sa soeur : "Pour cela tout m'est nécessaire, santé, solitude, bonne humeur, peut-être une femme." Ce n'est pas ma foi une mauvaise définition des conditions du travail (le mot étant je le rappelle synonyme d'accouchement).
La citation du jour n'est pas mon diagnostic ou ma boutade, j'espère que vous ne m'attribuez pas une telle prétention, quelle que soit la pertinence que je puisse effectivement trouver aux critiques d'un Chesterton ou d'un Girard à l'égard de certains aspects de la psychologie et de la pensée du bisexuel moustachu de Sils-Maria. La citation du jour, en l'espèce, va plutôt dans le sens desdites critiques, je la trouve dans le Nietzsche de Heidegger, elle m'a amusé par sa naïveté plaintive : "Près de deux mille ans écoulés, et pas un seul nouveau dieu !". - C'est la société de consommation des divinités qui se plaint que la mode ne se renouvelle pas au gré de ses désirs... Bon, je n'ai pas été vérifier le contexte dans lequel le sous-Wagner aigri a écrit cette phrase, un mail récent d'un lecteur avisé de ce blog, et il y en a, m'a rappelé au sujet d'un exemple précis qu'il fallait se méfier, je cite (de mémoire), des "citations de citations", mais il est vrai que cet enfantillage m'a amusé.
Et comme je ne voudrais pas que l'on me croie victime au sujet de l'épigone teuton lourdaud de La Rochefoucauld et Stendhal de quelque forme de jalousie mimétique girardienne, je finis par une autre citation du même, toujours via Heidegger, et cette fois-ci sans le moindre esprit malin de ma part. Annonçant sa volonté de se lancer dans un travail acharné et de longue haleine, Nietzsche confie à sa mère et à sa soeur : "Pour cela tout m'est nécessaire, santé, solitude, bonne humeur, peut-être une femme." Ce n'est pas ma foi une mauvaise définition des conditions du travail (le mot étant je le rappelle synonyme d'accouchement).
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