La masturbation rend sourd. Le socialisme rend aveugle.
Il s'agit ici de la masturbation de l'« humanité » par elle-même : on se branle sur une certaine idée de l'espèce humaine, de ses droits, de son avenir, etc., et on finit avachi comme un vieux branleur, sourd et aveugle à tout ce qui est autour de soi. Flaubert :
"La torpeur moderne vient du respect illimité que l'homme a pour lui-même. Quand je dis respect, non, culte fétichisme. Le rêve du socialisme, n'est-ce pas de pouvoir faire asseoir l'humanité, monstrueuse d'obésité, dans une niche toute peinte en jaune, comme les gares de chemin de fer, et qu'elle soit là à se dandiner sur ses couilles, ivre, béate, les yeux clos, digérant son déjeuner, attendant son dîner, et faisant sous elle ?"
Une niche comme une gare de chemin de fer, n'est-ce pas la famille dans son petit appartement de merde, avec internet et télé pour voyager sans bouger ? De toutes façons, avec le tourisme de masse et ses effets d'uniformisation, on peut aussi (on peut encore faire autrement…) bouger sans voyager. On rappellera par ailleurs que si les Français ont toujours eu un rapport affectif au vin, l'alcoolisme de masse, lui, est contemporain de l'enracinement de la IIIe République.
Et puis : à partir du moment où on ne pense qu'à bouffer (au sens : du pain, des jeux, et du cul - du cul - du cul, comme disaient les Guignols de l'Info dans le temps), comment s'étonner que les barbares viennent prendre leur part ? Comment leur reprocher leur avidité et leur matérialisme ? Au nom de quoi ? Ils imitent leurs maîtres, ça ne change pas, mais en profitent pour leur niquer la gueule et leur baiser leurs femmes, ça peut se comprendre. Qui a vécu par la bouffe périra en faisant sous soi…
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