Pas facile de gagner à un jeu dont l'adversaire a fixé les règles.
"L’intellectuel de gauche qui largue son camp rejoindra rarement la droite mais préférera décréter l’abolition de ce clivage, sans jamais vraiment y parvenir, ce qui nous rappelle qu’il n’y a pas et n’y aura pas de symétrie entre la gauche et la droite, la première allant de soi, la seconde étant éternellement condamnée à être suspecte."
Ceci parce que, comme l'a montré J. Madiran il y a longtemps, c'est la gauche qui a inventé et défini la droite. La difficulté, et je sais de quoi je parle, est là : si on vient de la gauche, comme votre serviteur, et que l'on ne s'y reconnaît plus, on ne voit pas pourquoi on serait « à droite », mais on se sent dans une telle impossibilité psychologique et intellectuelle de redevenir un jour de gauche, que l'on est dans le même temps bien obligé d'admettre qu'il y a un vrai clivage, une vraie différence, peut-être pas entre « la gauche » et « la droite », mais entre la gauche et ce qui n'est pas elle.
Ceci parce que, comme l'a montré J. Madiran il y a longtemps, c'est la gauche qui a inventé et défini la droite. La difficulté, et je sais de quoi je parle, est là : si on vient de la gauche, comme votre serviteur, et que l'on ne s'y reconnaît plus, on ne voit pas pourquoi on serait « à droite », mais on se sent dans une telle impossibilité psychologique et intellectuelle de redevenir un jour de gauche, que l'on est dans le même temps bien obligé d'admettre qu'il y a un vrai clivage, une vraie différence, peut-être pas entre « la gauche » et « la droite », mais entre la gauche et ce qui n'est pas elle.
Un cliché, et vous connaissez mon respect pour les clichés, un cliché de la vie d'entreprise ou de la vie politique dit que, lors de la tenue d'une réunion, celui qui parvient à fixer l'ordre du jour a déjà quasiment gagné la partie. Le problème, ou le drame, ou la tragédie, ou la tragi-comédie, etc., de notre vie politique, est que l'ordre du jour est fixé par la gauche depuis 1789, et que les seules exceptions, et encore - Restauration, Révolution nationale, voire le gaullisme d'après 1958, celui qui a gagné -, sont toutes issues d'une défaite militaire du pays. Dont dans aucun cas la droite n'est responsable, mais là n'est pas la question.
Il y aurait une autre exception, Napoléon III, venu de la gauche et, sauf erreur, franc-maçon, qui pourtant envoya des soldats français aider le pape, ce dont certes LE Napoléon, le Ier, ne lui avait pas donné l'exemple. (C'est un point sur lequel j'ai du mal à suivre J. Rochedy, cette passion pour Napoléon. Il est vrai que Léon Bloy lui-même lui consacra un livre.) Et si l'on porte un jugement global et nuancé sur la France du Second Empire, je pense que l'on peut s'accorder à lui donner une certaine importance, ce qui n'empêche pas les réelles critiques. Il m'est arrivé d'espérer que M. Macron, un peu comme Poutine ou Napoléon III, soit un pur produit du système qui, mis en place par ledit système, se retourne (plus Poutine que Louis-Napoléon) contre lui. On peut se moquer, mais l'espoir fait vivre...
Le lien de la citation : https://www.valeursactuelles.com/politique/la-france-la-droite-et-moi-89895
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