Ou comment l'esthétique de la peinture rejoint la théorie de la création continuée - et l'esprit d'un Chesterton.
"…de même Bonnard, qui négligeait de dater ses lettres mais notait néanmoins avec soin, jour après jour, les états du ciel, dans leur invariable retour du nuageux au beau et du couvert au venteux, a-t-il peint des paysages où le monde se présente à l’oeil comme au premier matin du monde, lavés, rincés, dépouillés de toute accoutumance (…), dans l’éblouissement de leur propre genèse. Si bien que l’on comprend que de ce monde, qui n’a pas été créé une seule fois pour ensuite être soumis au cours réglé des horloges, mais qui est créé aussi souvent et fréquemment qu’un oeil l’envisage dans sa nouveauté - de même qu’en théologie l’Univers est recréé à chaque seconde par le regard que Dieu pose sur lui -, Bonnard se soit fait le guetteur attentif."
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