Une extraordinaire épaisseur.
J’ouvre Paris-Tombouctou, de Morand (1928), que je n’avais jamais lu et qui se révèle délicieux. L’extrait d’aujourd’hui n’est certes pas ce que l’on peut y trouver de plus pertinent, mais a le mérite de montrer une fois de plus à quel point nos aïeux étaient dans la bonne conscience lorsqu’ils évoquaient les autres races :
"Ce soir, à la table du commandant, on parle de la dureté de la tête des Noirs. Chacun cite des exemples : coups qui les laissent impassibles, toits qui s’effondrent sur eux sans les blesser, etc. Leurs boxeurs encaissent indéfiniment. Je rappelle qu’aux Antilles, quand les nègres ont des différends à régler dans les plantations, on les voit se heurter du front, comme des béliers, jusqu’à ce que l’un tombe. Le crâne du Noir s’ossifie, paraît-il, définitivement vers la puberté, et atteint bientôt une extraordinaire épaisseur. Les sutures durcissent vite. Mais c’est aussi vers cette époque que le nègre, qui été jusqu’alors fort précoce, voit son intelligence baisser."
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