mardi 28 mai 2019

Baudelaire, c'est bon pour le moral.

Ah, l’incipit d’Assommons les pauvres ! J’avais oublié à quel point Baudelaire y règle ses comptes avec son passé de gauchiste…

"Pendant quinze jours je m’étais confiné dans ma chambre, et je m’étais entouré des livres à la mode dans ce temps-là (il y a seize ou dix-sept ans) ; je veux parler des livres où il est traité de l’art de rendre les peuples heureux, sages et riches, en vingt-quatre heures. J’avais donc digéré, — avalé, veux-je dire, — toutes les élucubrations de tous ces entrepreneurs de bonheur public, — de ceux qui conseillent à tous les pauvres de se faire esclaves, et de ceux qui leur persuadent qu’ils sont tous des rois détrônés. — On ne trouvera pas surprenant que je fusse alors dans un état d’esprit avoisinant le vertige ou la stupidité."

Le reste est bien évidemment délectable, je vous encourage à le relire, d’autant qu’il y a là quelque chose de très contemporain et de très fondamental, pas tellement éloigné des citations de ces deux derniers jours - comment rendre à certaines gens un certain sens de la dignité ? - A quel point les Français méritent-ils de souffrir ? 



(Pour Abellio, j’ai commencé à mettre au point ce que je voulais vous dire, mais ce ne sera peut-être pas pour tout de suite. J’essaie…)