vendredi 17 octobre 2008

Un bon socialiste est un socialiste mort (en retard).

C'est une des leçons de cet éclairant texte de F. Lordon, en ligne depuis un mois déjà, et qui m'avait échappé.

Une "bonne feuille" pour la bonne bouche :

"A cet égard, le contresens de la concurrence dans la grande distribution comme stratégie de redressement du pouvoir d’achat est exemplaire de l’impasse systématique qui fait attraper le problème par le côté des prix et jamais par celui du salaire : lorsque le salarié revendique, on répond au consommateur… Mais la baisse des prix qu’on sert à ce dernier est cela même qui met sous pression le salaire nominal du premier, puisque l’ajustement concurrentiel des prix procède par celui des coûts… salariaux !

Merveille de la concurrence et preuve s’il en fallait de la remarquable cohérence interne du capitalisme déréglementé, les salariés jetés à la rue par un plan de délocalisation, décidé au nom de la compétitivité des prix, n’ont pas d’autre ressource que d’aller faire leurs courses au hard discount qui est l’extrémité la plus féroce de la chaîne concurrentielle, et activent précisément tous les mécanismes dont ils viennent d’être les victimes. Les salariés, à leur corps défendant, donnent ainsi « raison » à l’enchaînement même qui les maltraite, et contribuent, faute de toute autre possibilité, à le reconduire."

Elle est pas belle, la vie ?

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