Tout est dit.
Je tombe par hasard en feuilletant le Journal de Leiris (Gallimard, 1992) sur ce passage :
"Notre mort est liée à la dualité des sexes. Un homme qui serait à la fois mâle et femelle, et capable de se reproduire seul, ne mourrait pas, son âme se transmettant sans mélange à sa postérité.
La haine instinctive que les sexes ont l'un pour l'autre vient peut-être de la connaissance obscure de ce fait que la mortalité est due à la différenciation des sexes. Rancune violente, balancée par la tendance à l'unité (...) qu'ils tentent de satisfaire par le coït." (en date du 13 octobre 1924 ; p. 69, ça ne s'invente pas).
Notre finitude - le péché originel - liée à la fois à la conscience de la mort et à celle de la différence des sexes et de ce qu'elle implique - l'amour aussi bien que la « haine », évidemment, l'ineffaçable violence du rapport sexuel... Je ne sais pas si c'est significatif, mais c'est tout cas amusant que ces lignes si judéo-chrétiennes aient été écrites par quelqu'un alors si compromis avec le surréalisme. - Qui ne risque rien n'a rien !
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