vendredi 4 décembre 2009

When tomorrow comes... (Erotomania)

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Voici mes réponses au questionnaire de M. Cinéma. Je me suis aperçu petit à petit que je trichais ou galégeais sur un certain nombre de réponses, et parlais beaucoup de moi. J'ai noté un jour, à ce propos, en laissant un commentaire à M. Toujours-aussi-Maso, que je me débraguettais beaucoup plus chez les autres que chez moi : c'est après tout normal pour un tenancier, qui ne va pas raconter sa vie à ses clients, mais peut bien se le permettre de temps à autre chez... les autres. Que l'on considère donc que ceci est comme déposé chez M. Cinéma. Par ailleurs, certaines questions - ce n'est pas une critique - étant ambiguës, j'ai préféré ne pas me tourmenter trop longtemps sur leur signification. J'évite enfin les photographies, pour cette fois.


1- Quel est votre plus ancien souvenir d'émoi érotique ayant un lien avec le cinéma ?

La découverte dans la bibliothèque de ma mère, vers 7-8 ans, de la Marylin de Norman Mailer, notamment les photographies où l'on distingue ses seins derrière un tissu assez transparent. Je ne sais pas à quel point on est influencé dans l'ensemble de sa vie sexuelle par ses premières découvertes, je me méfie des reconstructions a posteriori, mais je dois constater qu'aujourd'hui encore si je devais choisir une actrice comme représentant « la femme », c'est vers Marylin que je me tournerai - ceci même si je suis tombé amoureux de bien d'autres actrices, fort différentes.

Autre souvenir lointain, plutôt vers 11-12 ans : une photographie en noir et blanc, dans Télérama, de B.B. allongée sur un lit, un bout de drap couvrant son sexe (Et Dieu créa la femme ?). Je me souviens très clairement m'être demandé ce qu'il y avait en-dessous du drap. Et bien sûr, c'est une question à laquelle je n'ai pas encore trouvé de réponse vraiment satisfaisante.

2- Quels films (un par décennie depuis les années 20) représentent pour vous le summum de l'érotisme ?

La question la plus difficile, peut-être, allons-y à l'instinct, sans scrupule à oublier des chefs-d'oeuvre :

Les deux orphelines.

Cette sacrée vérité.

Lumière d'été.

Vertigo - impossible de ne pas le citer, impossible d'imaginer une vie dans laquelle je n'aurais pas rencontré ce film.

Pas de printemps pour Marnie, cette suite maudite et sublime de Vertigo, que je n'ai vue que deux fois avec dans les deux cas une émotion démesurée et que je n'ai plus osée revoir depuis plus de quinze ans.

Le diable probablement et La marquise d'O.

Let there be rock et Pauline à la plage (en gros, gardez un Rohmer pour l'une de ces deux décennies, et enlevez le film de votre choix).

Le Val Abraham.

Quatre nuits avec Anna ? Je ne l'ai pas vu, mais il faut faire une place à Skolimowski, dont l'érotisme, notamment dans Deep end, m'a toujours beaucoup touché. Et puis je suis court sur les années 90 et 2000...

3- Quelle acteur/actrice a su vous montrer la plus belle chevelure ?

Je ne peux ici que tricher : la fille dont j'étais amoureux en classe de première, derrière qui je me trouvais en maths, m'a laissé un souvenir indélibile en se passant la main dans les cheveux : j'ai encore dans mon corps la trace de la sensation, à proprement parler électrique, éprouvée en voyant quelques-uns de ses cheveux retomber doucement après être restés un merveilleux instant suspendus en l'air, et il n'y a aucun souvenir cinématographique qui approche cette émotion.

4- Les plus beaux pieds ?

Les pieds de Machiko Kyo enlevant ses chaussons pour marcher au supplice à la fin de L'impératrice Yang-Kwei-Fei.

5- Si tout comme dans La Rose pourpre du Caire, un personnage devait sortir de l'écran et vous accompagner quelques jours avant de disparaître à jamais, qui serait-il ?

Toute modestie bue, la Marylin des Misfits, à la fois pour sa beauté si sublime et si émouvante, et parce que personne dans le film, ni les personnages ni malheureusement (ce tocard partouzard surfait de) John Huston, ne réussit à l'aimer autant qu'elle le mérite. Tout le monde lui répète qu'elle est très belle - au cas où cela ne se verrait pas - mais personne ne l'aime vraiment : je comblerais volontiers moi-même cette lacune.

6- Quelle est votre scène de pluie préférée ?

Peut-être une scène qui n'existe pas : je me souviens d'un beau texte de Vecchiali sur Demy, où il disait que celui-ci était capable de réussir mieux que personne une scène du genre « les amants se retrouvent sous la pluie et s'embrassent ». Sauf grossière erreur de ma part, Demy n'a jamais tourné cette scène, mais j'en ai une version dans mon cerveau, les grands travellings des Parapluies de Cherbourg avec la pluie en plus, et une Deneuve un peu plus mûre - pas virginale, pour être clair. L'amant reste dans le flou - ce doit être moi.

7- Y a-t-il une musique de film qui saurait accompagner vos ébats amoureux ?

Je pourrais à la rigueur m'imaginer batifoler au son des musiques de Vertigo et du Mépris, mais qui prête attention à un fonds sonore pendant qu'il fait l'amour ? En revanche, rejouer avec ma douce la scène inaugurale, primitive, du Mépris, musique à l'appui, pourrait être amusant.

8- Avez-vous vu dans un film un vêtement que vous aimeriez porter ou offrir ?

Je pourrais m'en tirer par une pirouette en disant que les vêtements sont faits pour être enlevés, le fait est que je sèche... Disons que Jane Russell porte d'ordinaire si bien ce qu'elle porte qu'on a envie de le lui arracher !

9- Existe-t-il une actrice de films pornographiques que vous aimeriez voir dans un film d'un autre genre ?

Est-ce tricher que de répondre que, spontanément, ce qui me vient à l'esprit est plutôt de tourner moi-même des films pornos avec certaines femmes de ma connaissance ? Ou, l'un n'empêche pas l'autre, de faire l'amour avec certaines belles actrices X ? De fait, une actrice porno n'apporte a priori rien à un film traditionnel, sauf à le faire devenir porno, et dans ce cas, n'est-ce pas plus excitant avec une femme qui n'a pas pour occupation courante d'accueillir des éjaculations faciales ?

10- Quelle est la scène (ou le film) ayant le mieux stimulé votre odorat ?

J'ai toujours trouvé que la scène du Professeur où Alain Delon enfouit goulûment et désespérément son visage dans les cuisses de la belle Sonia Petrova sentait vraiment et délicieusement la chatte.

11- Si vous pouviez prolonger une séquence soudain interrompue, quelle porte fermée rouvririez-vous, quel rideau tiré écarteriez-vous ou quel panoramique s'esquivant vers le décor anodin, redresseriez-vous ?

Comme d'autres, je trouve cette question difficile, ou paradoxale. Ma réponse sera donc un rien ambivalente : la très érotique scène lesbienne de The killing of Sister George, où une femme mûre se met à déshabiller la belle jeune endormie est formidablement sensuelle, on râle qu'elle soit interrompue... mais il était difficile qu'elle dure plus longtemps : le réveil de la jeune, qui si mes souvenirs sont bons interrompt les attouchements en cours, est à la fois une frustration, un accomplissement naturel de la scène, et le signe de la maîtrise d'Aldrich, grand cinéaste s'il en fût.

12- Quelle actrice ou quel acteur a su vous montrer la plus belle poitrine ?

Mon érotisme ayant pendant longtemps - pendant mon pucelage ? - été plus centré sur les seins que sur les fesses (j'irais parfois jusqu'à soutenir que l'on ne découvre vraiment le cul des femmes qu'une fois qu'on en a prise une en levrette), j'aurais tendance à me cacher derrière ou dans toutes les belles poitrines auxquelles je peux penser... J'avoue avec un rien de honte, parce qu'une part de moi a une vraie haine pour le porno, que le souvenir des seins de « Laure Sainclair » me bouleverse toujours.

13- Les plus belles dents ?

BB, Lauren Bacall et ma femme.

14- Vous êtes enfermé jusqu'au matin, avec le partenaire de jeu de votre choix, dans un musée berlinois qui a reconstitué des centaines de décors de films. Lequel choisissez-vous pour votre nuit ?

Ce n'est pas berlinois, mais germano-polonais (je n'aurais sans doute pas eu cette idée sans une telle référence géographique) : Adam et Eve recréent l'humanité depuis Auschwitz - qui ne me suggère pas un film particulier, mais hante le cinéma (et un peu trop la critique de cinéma).

15- Quel est pour vous le mot, la phrase ou le dialogue le plus empreint de sensualité ?

Sensualité, je ne sais pas si c'est le mot, mais j'adore la réplique de la coiffeuse dans Vertigo, avant la fin de la « retransformation » de Kim Novak, quand James Stewart donne des conseils précis : "The gentleman certainly does know what he wants."

16- Quelle est votre scène de douche préférée ?

Difficile d'éviter Psycho et Pulsions. Sinon, ce n'est pas vraiment érotique, mais j'aime bien l'utilisation du Requiem de Fauré par Vecchiali quand N. Silberg prend sa douche dans Corps à coeur.

17- Existe-t-il une actrice que vous aimeriez-vous voir dans un film pornographique ?

D'une certaine manière, toutes celles que j'ai désirées. Mais d'une certaine manière seulement, et, si j'ose dire, pas « pour de vrai ».

18- Quel film et/ou quel cinéaste vous paraît le moins érotique ?

L'inepte Amant, bien sûr, mais à peu près toutes les scènes supposées érotiques du cinéma français depuis vingt ans pourraient figurer ici. Pauvre France !

19 - Quelle actrice ou quel acteur a su vous montrer le plus beau ventre ?

L'érotisme cinématographique du ventre dénudé est assez récent et correspond à un cinéma que je ne connais pas nécessairement bien. Je dirais celui de Françoise Dorléac dans Les demoiselles de Rochefort.

20- Les plus belles mains ?

Bergman ayant souvent (trop ?) insisté sur l'attirance des femmes pour les mains d'hommes, je pense par associations d'idées et contrecoup aux mains de l'admirable Liv Ullmann. Le souvenir du gant enlevé de Gilda revient tout de suite à l'esprit. Gloria Grahame, aussi... Autant demander quelle actrice on préfère !

21- Quelle est la scène (ou le film) ayant le mieux stimulé votre goût ?

Je n'arrive pas à retrouver le nom de ce film produit par L. von Trier, film que je n'avais pas trouvé très intéressant, mais qui comporte une scène célèbre d'amour dans une cuisine. Le fait qu'il s'agisse d'un vrai porno (intello et branché, certes, mais tout de même) permettait d'y aller franco dans le mélange sexe-nourriture. En même temps j'aime trop la bouffe et l'odeur des femmes pour avoir vraiment envie de les mélanger - et tant pis si ce n'est pas le sens exact de la question. (Odorat et goût étant mêlés, spécialement en matière érotique, je renvoie à la question 10 et au fumet présumé de Sonia Petrova).

22- Quelle est votre comédie musicale préférée ?

Dans ce contexte, cela revient à demander quelle est la comédie musicale la plus érotique. Tous en scène est moins érotique que d'autres (notamment Phantom of the paradise - Jessica Harper ! - voire aussi ce film musical qu'est Suspiria), mais on aura du mal à faire mieux que le numéro Astaire-Charysse sur la fin - qui donne d'ailleurs une des plus belles scènes des Histoire(s) du cinéma.

23- En inversant le principe de La Rose pourpre du Caire, si vous pouviez pénétrer dans un film, lequel choisiriez-vous ?

Encore une fois, vu le contexte, cela revient logiquement à choisir un des films de la question 2. Que Kim Novak me permette donc de la suivre dans son itinéraire, en n'oubliant pas de me laisser, s'il est besoin « a second chance »...

24- Quelle est votre scène muette entre deux amants préférée ?

En anticipant sur la question suivante, je pourrais répondre la scène finale des Temps modernes. Dans le cinéma parlant, je pense à ma réponse à la question 4. Allez, la sortie de la chute d'eau à la fin de Johnny Guitar.

25- Quel film vous a toujours semblé manquer d'une ou de plusieurs séquences érotiques ?

Je n'en vois pas... Même sans sexe, un bon film est toujours érotique. C'est vraiment un exemple absurde, mais imagine-t-on Les temps modernes avec une scène érotique, alors même que Paulette Goddard y est extraordinairement sexy ? Dans un autre genre, l'érotisme homophile à la fois discret et dégoulinant des films de Melville y perdrait beaucoup si l'auteur s'était senti obligé d'y faire figurer une scène d'amour classique. Le sexe (« hétérosexuel ») chez Melville est une sorte d'hygiène, qui lui permet comme à ses personnages de ne s'occuper par ailleurs que de ce qui les intéresse, en l'occurrence des histoires d'hommes. Se forcer à filmer une scène érotique aurait autant coûté à Melville que cela aurait perturbé l'équilibre, disons psycho-sexuel, de son univers.

On ne ressent donc pas nécessairement le manque d'une scène spécifique. En revanche, j'ai en horreur les films soi-disant pudiques, où ça ne couche pas, et qui de fait sont anti-érotiques au possible. Je pense notamment au Sautet avec Dussolier et Auteuil (Un coeur en hiver, i.e. Une bite au congel), ou à Lost in translation : ce n'est pas une scène précise qui manque, mais le fait d'éviter la rencontre des corps qui rejaillit en chaque cas sur tout le film.

26- Quel est pour vous le plus beau plan de femme ou d'homme endormi ?

Je ne me souviens pas de la scène de Bus Stop à laquelle M. Cinéma fait référence, mais il me semble que Marylin dort encore de façon fort envoûtante dans les déjà cités Misfits.

27- Quelle actrice ou quel acteur a su vous montrer la plus belle nuque ?

Au risque que mes souvenirs soient inexacts : Anna Karina chez Godard.

28 - Le plus beau sexe ?

Puissance du fantasme autant que hommage rendu à la Sale histoire de Eustache, j'ai l'impression qu'il y en aurait beaucoup... Pour rester dans le domaine du « réel », la jolie motte de Isabelle Huppert nue devant son père gentiment alcoolo, Mastroianni, qui la lui farfouille doucement avec une tendresse paradoxalement pudique, et conclut rêveusement : "Tu es devenue une vraie femme..." (Ferreri, Histoire de Piera).

29- Vous prenez miraculeusement, au sein d'un film, la place d'un potentiel partenaire sexuel : lequel ?

Joker ? Question fort ambiguë, d'autres que moi l'ont noté. Je n'ai pas aimé Mulholland drive, mais peux rêver me retrouver à la place de l'une des deux (ou des deux, pour ainsi dire) actrices dans leur grande scène saphique.

30- Quelle voix vous a le plus troublé au cinéma ?

Bacall, Russell, Grahame, Novak, Monroe... Parély, Demazis, S. Simon, Deneuve... Il y en a trop. Un clin d'oeil à Juliet Berto, dont paradoxalement je ne retrouve pas en mémoire la voix à l'instant présent !

31- Y a-t-il un film classé X, dont vous aimeriez découvrir le remake sans aucune scène pornographique ?

Rêves de cuir, pour voir ce qu'il resterait de son dispositif sans scènes hard, et Entrez vite, vite, je mouille... de Bouyxou, que je n'ai jamais vu et imagine donc un peu, nécessairement, sans connaître son côté porno, ce qui n'est pas évident vu son titre... Drôle de question !

32- Quelle est votre scène de danse préférée (hors comédies musicales) ?

Je triche un peu mais pas vraiment, tout en liant cette question à la question 11 : les premiers pas de danse esquissés l'air de rien par F. Astaire et C. Charysse, avant qu'ils ne se mettent à danser dans le parc : si leur numéro est magnifique, ces tout premiers pas me laissent à chaque fois sans voix.

33- Quelle actrice ou quel acteur a su vous montrer les plus belles fesses ?

Je rejoins sans peine Nightswiming sur ce coup, la scène où Ben Gazzara contemple les fesses d'Ornella Muti dans Conte de la folie ordinaire m'avait transporté. Mais pour splendides que soient ces fesses, elles ne font pas tout : il y a l'amour mélancolique que Gazzara leur porte, l'atmosphère de la plage, la lumière... J'ai toujours voué une grande affection à Ferreri, toutes choses égales d'ailleurs, depuis que j'ai découvert cette scène (et, plus tard dans « mon » temps, celle évoquée à la question 28).

34- Le plus beau sourire ?

Je ne suis même pas sûr qu'elle sourie beaucoup dans ce film, mais je pense à Jacqueline Bisset dans La nuit américaine. Et à la réflexion, je me dis qu'elle ne sourit pas, mais que l'on passe le film à attendre de sa beauté mélancolique un sourire radieux qui serait le plus beau, le plus paradisiaque jamais vu.

35- Existe-t-il un plan, une séquence ou un film qui aient réussi à vous émoustiller sans avoir à priori été conçus à cet effet ?

Il y a maintenant un certain nombre d'années, j'ai tourné un court-métrage (assez influencé par Jean-Claude Guiguet, paix à son âme) interprété par deux jolies actrices. Le tournage s'est dans l'ensemble très bien passé, si bien passé que lors d'une prise d'une scène de dispute (purement verbale, il n'y avait pas de contact physique entre les filles), j'étais si content de la façon dont mes actrices jouaient que j'en ai eu une bonne érection. En toute honnêteté, il m'a toujours semblé depuis que ce n'était que la réussite du jeu des comédiennes qui m'avait ainsi stimulé, et qu'il en aurait été de même si la scène avait concerné deux petits vieux édentés. Je ne sais trop s'il y a une morale à en tirer - une théorie de la relativité des érections ? - ou si cela répond vraiment à la question.

36- Quelle actrice ou quel acteur aimeriez-vous voir grimé en l'autre sexe ?

Vaste question, M. Cinéma ayant ici me semble-t-il quelque peu botté en touche.. Pour les femmes, Claudia Cardinale et Jeanne Moreau ont montré ce que l'on pouvait tirer du travestissement, je n'ai pas moi-même d'idée à soumettre. Pour les hommes, on peut d'une certaine manière - car il est plutôt heureux qu'il ne l'ait pas fait, pour des raisons comparables à celles que je décrivais au sujet du cinéma de Melville, auquel il est lié - rêver à un Delon travesti.

37- Quel regard-caméra vous a le plus ému ?

J'ai failli oublier cette question... Pour changer des grands classiques (Monika, Les 400 coups, La dolce vita...), je dirais que le train arrivant en gare de La Ciotat nous regarde depuis toujours.

38 et 39- Quel réalisateur est selon vous le mieux parvenu à filmer l'acte sexuel (hors films pornographiques) ? Est-ce le même que celui que vous considérez comme le plus grand maître en érotisme ?

Je mêle ces deux questions parce que rien ne me vient à l'esprit pour la première [ajouté le soir : il y a bien le Numéro deux de Godard, mais c'est plus un film sur la vie sexuelle quotidienne d'un couple : ça ne diminue pas son mérite, mais on n'y trouve pas une scène bouleversante de coït] et parce que je reste marqué par l'idée d'André Bazin selon laquelle on ne peut vraiment filmer le sexe et la mort. A la limite, le magnifique strip-tease de Rebecca Romijn-Stamos dans la Femme fatale de De Palma pourrait être une réponse à la question 38, mais il ne s'agit justement pas d'un acte sexuel, « seulement » de ce qui précède. Tout en renvoyant à la question 2, je dirais sans originalité que Mizoguchi, Bunuel, Bresson, Rohmer, Ophüls, Lubitsch, parfois Lang et Truffaut, et tant pis pour ceux que j'oublie (Hawks-Ford-Walsh notamment), ont contribué à la formation de ma sexualité, ce dont, quelle que soit celle-ci, je ne peux leur être que reconnaissant. Citons Freud (beurk ?) pour conclure : "celui qui débarrasserait l'humanité de la sexualité serait considéré [à tort] comme un héros..." Péché originel forever !


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