Musil * 3.
D'abord, concernant l'idée de Musil sur le progrès que j'évoquais il y a peu, voici la citation exacte : "On se réjouirait volontiers du progrès s'il avait seulement une fin."
Ensuite, mais je n'ai pas ou pas encore retrouvé la formulation de l'auteur lui-même, le même Musil a pu écrire que si les personnalités qui la composent sont médiocres notre époque n'en est peut-être pas moins - dans mon souvenir, le lien de cause à effet est plus suggéré qu'affirmé - passionnante. J'y ai repensé à propos de l'élection du jour : je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle est passionnante, je n'irais peut-être pas jusqu'à dire qu'elle l'est en raison même de la pauvreté de la plupart des candidats, mais elle est tout de même et en tout cas plus intéressante que la somme de ses composants.
Enfin, une phrase que j'ai retrouvée dans mes dossiers en cherchant les précédentes, et qui ne me semble pas sans rapport avec le monde tel qu'il évolue encore une fois. « Toujours la même histoire », tel est le titre de la première partie de L'homme sans qualités. Voici ce qu'explique à ce sujet J. Bouveresse : "Musil dit que l'histoire qui arrive et la réalité dans laquelle nous vivons ne sont faites pour le moment que de la part la plus indifférente de nous-mêmes, ce qui signifie qu'elles restent, pour ce qui concerne la participation des individus, foncièrement étrangères au sens, à la valeur et à la motivation proprement dite. Que ce soit « toujours la même histoire » qui se répète indéfiniment, à savoir celle de la routine désolante et des excès, des débordements et des tragédies encore plus inacceptables qui la bouleversent périodiquement de façon imprévisible et incontrôlable, devrait signifier justement qu'il n'y a pas vraiment d'histoire. (...) « Toujours la même histoire » est aussi, remarque Musil, ce qui mène pour finir à la guerre. C'est à l'absence d'une histoire réelle qu'il faut imputer les accès de folie récurrents auxquels l'histoire semble avoir été condamnée jusqu'à présent et dont le dernier exemple, la guerre de 1914-1918, constitue, d'une certaine façon, le thème central de la réflexion de Musil dans L'homme sans qualités." (La voix de l'âme et les chemins de l'esprit, Seuil, 2001, p. 25)
Ensuite, mais je n'ai pas ou pas encore retrouvé la formulation de l'auteur lui-même, le même Musil a pu écrire que si les personnalités qui la composent sont médiocres notre époque n'en est peut-être pas moins - dans mon souvenir, le lien de cause à effet est plus suggéré qu'affirmé - passionnante. J'y ai repensé à propos de l'élection du jour : je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle est passionnante, je n'irais peut-être pas jusqu'à dire qu'elle l'est en raison même de la pauvreté de la plupart des candidats, mais elle est tout de même et en tout cas plus intéressante que la somme de ses composants.
Enfin, une phrase que j'ai retrouvée dans mes dossiers en cherchant les précédentes, et qui ne me semble pas sans rapport avec le monde tel qu'il évolue encore une fois. « Toujours la même histoire », tel est le titre de la première partie de L'homme sans qualités. Voici ce qu'explique à ce sujet J. Bouveresse : "Musil dit que l'histoire qui arrive et la réalité dans laquelle nous vivons ne sont faites pour le moment que de la part la plus indifférente de nous-mêmes, ce qui signifie qu'elles restent, pour ce qui concerne la participation des individus, foncièrement étrangères au sens, à la valeur et à la motivation proprement dite. Que ce soit « toujours la même histoire » qui se répète indéfiniment, à savoir celle de la routine désolante et des excès, des débordements et des tragédies encore plus inacceptables qui la bouleversent périodiquement de façon imprévisible et incontrôlable, devrait signifier justement qu'il n'y a pas vraiment d'histoire. (...) « Toujours la même histoire » est aussi, remarque Musil, ce qui mène pour finir à la guerre. C'est à l'absence d'une histoire réelle qu'il faut imputer les accès de folie récurrents auxquels l'histoire semble avoir été condamnée jusqu'à présent et dont le dernier exemple, la guerre de 1914-1918, constitue, d'une certaine façon, le thème central de la réflexion de Musil dans L'homme sans qualités." (La voix de l'âme et les chemins de l'esprit, Seuil, 2001, p. 25)
Libellés : Bouveresse, Musil
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