dimanche 12 août 2012

Le café du commerce s'efforce de payer ses dettes. (Érotique de la crise du monde moderne, III.)





Érotique de la crise du monde moderne, I.


Érotique de la crise du monde moderne, II.



Faut-il pleurer, faut-il en rire, mais tous les gauchistes pacifistes européens qui s'excitent sur le sort des déplorables "Pussy riot" sont en train de faire le jeu des enculistes et va-t-en guerre occidentaux, ceci à l'encontre d'une nation sans laquelle non seulement il y aurait certainement eu plus de morts en Syrie que ce n'est actuellement le cas [1], mais qui est peut-être celle qui fait actuellement le plus pour "la paix dans le monde".

- Je mets des guillemets parce que Poutine n'est certes pas pacifiste : il se contente d'essayer d'éviter que la logique des guerres impérialistes capitalistes - eh oui, les vieux mots resservent, mais il n'y en a guère de plus adaptés - n'emporte tout sur son passage : la Syrie, puis l'Iran, puis... mais à ce moment-là ça sera déjà la troisième guerre mondiale, la guerre précisément dont finalement le maintien au pouvoir en Syrie d'Assad (ou de son régime) nous protégerait - au moins momentanément.

Il faut en pleurer et en rire, finalement, parce que le spectacle de ces crétins pacifistes que leur absence d'intelligence entraîne à se mettre objectivement au service des capitalistes que par ailleurs ils disent détester, parce que ce spectacle, s'il risque d'avoir des conséquences sinistres, ne peut que réjouir un amateur de paradoxes tel que votre serviteur, lequel reste par ailleurs admiratif de la chutzpah et du machiavélisme des enculistes occidentaux dans cette affaire.

Et puis, symboliquement, cette histoire de vagin, c'est génial. Utiliser le féminisme occidental pour s'en prendre à Poutine, la tactique est amusante, efficace jusqu'à un certain point (les féministes de gauche anti-américaines tombent dans le panneau et jouent le rôle qu'Uncle Sam leur demandent de jouer) mais somme toute classique. Trouver comme étendard "Pussy riot", cela hausse presque le stratagème géopolitique au rang d'agression métaphysique. C'est un slogan qui peut se prétendre égalitaire mais qui dans le contexte actuel s'apparente à un aveu de haine, pourquoi pas, et surtout, surtout, à l'expression d'une volonté de puissance. A l'expansionnisme militaire américain correspondait l'expansionnisme spirituel de l'enculisme, voilà que s'y ajoute officiellement et explicitement l'expansionnisme métaphysique du féminisme occidental. Il n'y a pas besoin d'être un strict traditionnaliste pour être frappé par cette alliance de forces déstabilisantes, capitalisme d'un côté, féminisme de l'autre, à l'assaut





d'une nation, je réutilise ce terme pour insister sur sa portée spirituelle, particulièrement importante en l'occurrence, d'une nation dont on peut tout à fait critiquer certains aspects actuels, mais qui est un des derniers garde-fous contre l'Apocalypse. Poutine contre Satan ! Pris par derrière par les enculistes en même temps qu'attaqué aux couilles par les féministes, le vaillant colonel s'en tirera-t-il, sauvera-t-il de cette double offensive sa vertu comme sa bite ? Le phallus de Poutine peut-il sauver le monde, le phallus de Poutine peut-il sauver le Phallus comme concept ?

Je déconne, mais là est le double enjeu de la situation, et ce pourquoi cette histoire de "Pussy" me fascine. Le capitalisme a toujours voulu détruire tout ce qui était sur son passage, cela n'a pas changé depuis les célèbres phrases de Marx à ce sujet, et sur son passage il y avait, et il y a encore par endroits, un ordre notamment fondé sur la différence des sexes. Exactement ce contre quoi luttent nombre de féministes. Poutine n'a pas la vie facile, je suis désolé : il doit empêcher une guerre mondiale (sauf bien sûr à baisser les bras et à laisser la Russie se faire dépouiller une fois de plus, mais ça n'a pas l'air d'être le genre de la maison) et lutter contre la dissolution de toute différence dans une bouillie égalitaire homo-fadasse.

- Concernant ce dernier point, je ne dis pas que le colonel se formule ainsi la chose, et d'ailleurs il n'en a pas besoin, il se contente de lutter pour ce qui lui semble faire partie de ce qu'implique le fait d'être russe. Comme devrait le faire tout chef d'État. Mais Poutine se bat contre tout chacal pour la Russie, là où nos chefs ruinent l'État comme des chacals et se battent pour l'enculisme.

Et l'on en revient au point de départ : c'est l'agressé qui fait figure d'agresseur, dans ce monde occidental enchanté et binaire, où celui qui résiste est transformé illico en Croquemitaine, où le moindre défaut dans sa cuirasse lui est tenu pour crime ("Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'oeil de ton frère...", Matthieu, VII, 3-5). Poutine n'est certes pas parfait, mais, en plus de tout il faut qu'il nous protège de notre propre connerie ! C'est dans son intérêt, je veux bien, mais ça ne rend pas la chose plus facile.





Hier, c'était la Gay Pride en Islande - pays de naissance de ma femme, ce texte étant un prolongement de notre discussion sur les "Pussy riots", que bien sûr tous les bien-pensants d'Islande, homos ou pas, mais les bien-pensants de nos jours sont, métaphysiquement parlant, tous plus ou moins homos, ont cru important de soutenir, y compris le maire de Reykjavik, déguisé comme d'habitude en drag queen [2]. A la décharge des Islandais, je veux bien admettre qu'ils commencent à en avoir marre des manoeuvres récurrentes des Russes à leur endroit : avec le retour d'une bipolarisation du type de celle de la guerre froide, l'Islande redevient un enjeu stratégique d'importance. Mais évidemment, de mon point de vue, cela avait une autre signification, que je viens, donc, d'essayer d'expliquer.


- Il faudra en faire plus, je sais. Pour les conneries queer, d'une part vous voyez bien en quoi elles s'intègrent dans ce tableau, d'autre part Muray est déjà passé par là. Mais pour les distinctions de rigueur sur le féminisme, dont je n'ignore tout de même pas qu'il a différents visages, le patriarcat, la métaphysique des sexes, etc., il y a encore de quoi faire. - Tant du moins que le colonel me permet dans sa générosité et son humanisme d'avoir le temps d'y réfléchir...




(Art pédophilo-pompier occidental.)




(Art slave, un peu pompier quand même.)




(Art.)






[1]
Ainsi que l'écrit Jean-Pierre Voyer en réaction à une déclaration de l'épouvantable Hillary Clinton : "Satanée connasse qui prend les gens pour des cons : « la fin de l’effusion de sang » et « la fin du régime al Assad » sont contradictoires. La chute brutale du régime Assad signifie le passage immédiat de 20.000 morts à 500.000 morts. Les amères Loques ont fait leurs preuves depuis vingt ans. Ce scénario s’est répété au moins une dizaine de fois."



[2]
Dans la série "Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine...", et pour montrer que je suis un gentil garçon, je dois à l'honnêteté de signaler que, ma belle-soeur étant lesbienne, j'ai moi-même défilé à la Gay Pride islandaise, il y a deux ans, dans la section "Familles". Que Vladimir me pardonne !

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