Sacrés socialistes...
François Hollande n'est pas élu depuis deux mois que l'on se fait déjà chier.
- Se faire chier en soi, si j'ose dire, ce n'est pas un problème, l'idée n'est tout de même pas d'avoir besoin des hommes politiques pour vivre. Mais qui n'a pas cette impression que s'il n'en tenait qu'au « nouveau pouvoir » nous n'aurions plus qu'à nous enthousiasmer sur deux ou trois conneries qui ne sont même pas sans importance, et laisser le « pouvoir » en question s'occuper du reste ?
"Le socialisme fait dormir, parce qu’il y a en lui une vertu dormitive dont la nature est d’assoupir les sens." : comme chez Molière on est ici tenté de définir un terme par son effet et tourner ainsi en rond - cela est bien naturel, tant le socialisme contemporain est un anesthésiant. Mais il ne faut pas oublier que c'est précisément ce que nous lui demandons : comme le dit A. Badiou dans son dernier bouquin (Sarkozy : pire que prévu ; les autres : prévoir le pire, Lignes, 2012), la gauche (pas seulement les socialistes) est là pour nous faire croire que le monde peut changer sans que nous-mêmes changions. Ceci étant notre point de vue de « citoyens ». Du point de vue du système, toujours selon Old Uncle Mao, la gauche réapparaît avec son cortège d'antiques mensonges quand la droite a du mal à « tenir » les populations. Utilisons la bonne vieille métaphore du viol, si j'ose dire.
(Métaphore d'autant légitime en l'occurrence que c'est justement un des noeuds du problème : nous n'acceptons plus d'obéir que violés. Pour obéir avec intelligence il faut avoir des maîtres que l'on respecte. Malgré quelques inévitables tentations dans cette direction, nous n'en sommes heureusement pas encore là.)
(Seconde parenthèse : il ne fait guère de doute que la criminalisation non seulement du client (hétérosexuel, of course) des prostituées, mais même de l'acte sexuel quand il est désiré par le mâle (hétérosexuel, of course, du moins pour l'instant), acte voire désir étant de plus en plus assimilé(s) à une forme de viol, est à mettre en rapport avec cette thématique de l'obéissance et du consentement. La rapidité avec laquelle la gauche a abordé le thème de la pénalisation du client des putes est très clairement révélatrice de ce versant érotique de la crise.)
Jean-Pierre Voyer écrivait que la gauche c'est la droite avec vaseline. On peut aussi dire que la gauche intervient avec sa piqûre de somnifère quand le ou la violé(e) se débat trop, au point que le violeur ne puisse plus faire ce qu'il a à faire. Il ne s'agit plus après que d'« opérer » sous anesthésie. Ne nous attardons pas sur ce que ressent le violeur, s'il y perd en excitation. Oublions même, bien que ce ne soit pas inintéressant d'un point de vue spiritualiste, l'épineuse question sur le caractère plus ou moins « sain » d'être ou non éveillé quand on vous enculhumilie. D'ailleurs, pour notre problématique du jour, la question ne se pose pas vraiment. La gauche c'est la droite quand on n'en peut plus de la droite, quand la droite fait trop mal. L'essentiel est là : ce que le système d'un côté, les « citoyens » de l'autre, attendent de la gauche, c'est la même chose. Donc, ça fonctionne, les seuls à plaindre finalement étant les élus de droite qui ont perdu leur siège. Encore peut-on estimer que s'ils s'étaient un peu contenus ils n'en seraient pas là. En tout cas, il n'y a vraiment pas de quoi pleurer.
On en déduira que la gauche est le premier ennemi à abattre. Il y a d'ailleurs à cela d'autres raisons, que nous développerons un jour.
Tout cela bien sûr vous le savez, du moins j'espère, à force on comprend le coup. Il s'agissait juste de l'écrire noir sur blanc une fois, avant que de revenir à nos amours métaphysiques.
(Brigitte est on ne peut plus métaphysique.)
Libellés : Badiou, Bardot, Bouteille à l'amer, Chandler, Hollande, Mao, Molière, Socialisme, Voyer
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