lundi 18 septembre 2017

"C'est l'ennemi qui vous désigne..."

"...Et s'il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d'amitié, du moment qu'il veut que vous soyez son ennemi, vous l'êtes."


J'ai déjà cité, dans le contexte du bien que pense de nous le monde islamique, et de la façon dont il nous le prouve de plus en plus régulièrement, cette phrase de Julien Freund. Elle m'est revenue à l'esprit en lisant l'article (j'ai du mal à insérer des liens en ce moment, je recopie : http://rochedy.com/2017/09/finir-complexe-mediatique-de-droite-face-a-gauche/) que Julien Rochedy a adressé à Eugénie Bastié concernant l'attitude à avoir par rapport aux journalistes de gauche sur les plateaux de télévision. N'ayant grâce à Dieu aucune expérience de cet univers et sachant que les conseilleurs ne sont pas les payeurs, c'est avec mesure et modestie que j'abonde dans le sens de J. R. : un militant LGBT, quand il se trouve en face d'Eugénie Bastié pour un « débat », ne voit pas en elle un contradicteur, mais un ennemi. Et elle ne risque pas de le faire changer d'avis. Au moins peut-elle, à côté de l'énoncé de ses arguments, être aussi ironique et incisive que possible. De toutes façons, les arguments égalitaristes que l'on entend en ce moment sont tellement débiles qu'il n'est pas possible de les démonter logiquement sans perdre un temps fou : il vaut donc mieux les « tailler ». 

Après, c'est ce que je voulais vous dire aujourd'hui avant que la maxime freundienne ne me revienne en tête, le drame actuel est bien là, drame dans tous les sens du terme, dramaturgique et émotionnel : plus la gauche est minoritaire dans le pays, plus elle le sent, plus ses arguments sont simplistes et stupides, plus elle tend à les remplacer par des insultes ou des procès d'intention... et plus elle gagne des élections, et impose sa loi - là encore, dans le sens juridique comme dans le sens de la légitimité morale ! Il y a quelque chose de pourri dans ce qui n'est plus le Royaume de France : plus ceux qui le détruisent sont cons, et plus ils l'emportent... 

On peut bien sûr penser qu'une situation aussi aberrante n'aura qu'un temps, ce serait même plutôt mon sentiment, mais celui-ci risque d'une certaine manière de conduire au pire. Que ce soit sur les questions d'avortement ou d'éducation, la conscience de la défaite prochaine chez ceux qui voient dans les Français des ennemis, peut amener à des extrémités regrettables. J'y pensais en voyant que certains manuels scolaires, plein de bonnes intentions (infernales, donc ?) concernant les « migrants » pratiquaient dans le même temps ce qu'on appelle, dans l'ignoble novlangue actuelle, l'écriture inclusive. Il y a quelques années, ce genre de lubies grotesques me faisaient rire à la lecture de textes pesants comme ceux de l'inénarrable Pierre Tévanian. J'avais manifestement sous-estimé le potentiel de nuisance de tous ces trous du cul : comment un gamin peut-il apprendre sa propre langue dans de telles conditions ? 

C'est aussi ça le drame, ou la tragédie : ceux qui ne croient pas à la perfectibilité de l'homme, réputés donc « pessimistes », sont les mêmes qui restent trop optimistes, tant sur la force de conviction du bon sens, que sur la morale et la conscience morale de leurs adversaires. Et c'est ainsi qu'Allah est grand, concluait Vialatte dans ses chroniques. Et c'est ainsi que Macron est président. Et c'est ainsi qu'on parle de PMA, de GPA, d'écriture inclusive, etc., comme de réelles possibilités...