jeudi 26 octobre 2017

A quoi mène l'anti-poutinisme primaire ?

"Poutine fossoyeur de la Révolution d'octobre. C'est Lénine qu'on assassine.", voici la couverture du dernier numéro de Télérama. Télérama en qui d'aucuns voient encore un journal catho... A elle seule, cette une - qui fait jaser, tout de même - montre que Jean Madiran avait bien raison, dans les années 50, dans sa croisade (le mot n'est évidemment pas péjoratif) pour montrer que la presse dite chrétienne de gauche, à laquelle appartenait l'ancêtre de Télérama, Radio-Cinéma-Télévision, mais aussi Esprit, et, non explicitement chrétien mais très explicitement de gauche, Le Monde, était beaucoup plus indulgente vis-à-vis du communisme que vis-à-vis des tendances qu'elle jugeait droitières du reste du monde chrétien. Encore aujourd'hui, manifestement, pour Télérama, Poutine, c'est pire que Lénine. C'est-à-dire, car on peut éviter que le débat ne dévie sur la personne même de Lénine, que Poutine, c'est pire que le communisme. Le communisme réel. Il fallait oser. J'imagine que dans le numéro on doit trouver un ou deux russes assez anti-Poutine (pour de bonnes ou mauvaises raisons, ce n'est pas le sujet) pour nourrir de reproches à son égard l'imaginaire tordu de Télérama, mais je pense que si l'on demande aux Russes en leur majorité (et aux Syriens en leur majorité, soit dit en passant - Télérama doit préférer des musulmans à des chrétiens orthodoxes, c'est logique...) quelle est leur préférence sur ce point, la réponse sera sans ambiguïté.

Malheureusement, derrière le côté grotesque, tout cela est très déprimant. On évoque de temps à autre le fait que les Français battent les records de consommation d'anti-dépresseurs, il serait utile d'évoquer plus souvent le fait qu'ils sont sous euphorisants et hallucinogènes politiques depuis plus de deux siècles - et que ceci pourrait avoir un lien avec cela.