mardi 3 avril 2018

Comment philosopher à coups de marteau sur la gueule de Nietzsche.

Titre racoleur, je l’admets sans peine - quoique… Je continue donc de feuilleter Nietzsche. « Feuilleter », cela impose quelque scrupule à énoncer des jugements définitifs. Mais quand je lis, dans L’antéchrist, ce concentré de lieux communs et d’erreurs :  

"Le christianisme se trouve en contradiction avec tout épanouissement intellectuel, - seule la raison malade peut lui servir de raison chrétienne, il prend parti pour tout ce qui est idiot, il jette l’anathème contre l’esprit, contre la superbia de l’esprit bien portant. Puisque la maladie fait partie de l’essence du christianisme, il faut aussi que l’état type chrétien,  « la foi », soit une forme morbide, il faut que toutes les voies droites probes, scientifiques, qui mènent à la connaissance soient rejetées par l’Église, comme chemins défendus." ; 

et que, continuant à feuilleter (les italiques partout, c’est facile), je tombe sur la présentation de cet ouvrage (collection « Bouquins ») : 

"L’Antéchrist fait partie, avec Ecce homo et les Dithyrambes de Dionysos, de cet ensemble d’oeuvres que Nietzsche achève de rédiger pendant l’automne 1888 à Turin, quelques semaines avant son effondrement intellectuel et psychique du 3 janvier 1889."  ; 

j’ai du mal à ne pas continuer à me moquer de ce malade, que l’on peut plaindre par ailleurs, qui donne des leçons de santé aux autres, et qui surtout accuse les autres d’être eux-mêmes malades. Enfin ! Trois citations plus intéressantes quand même : 

"Le châtiment a pour but de rendre meilleur celui qui châtie, - c’est là le dernier recours pour les défenseurs du châtiment."

"Comment ? vous avez choisi la vertu et l’élévation du coeur en et même temps vous jetez un regard jaloux sur les avantages des gens sans scrupules ? Mais avec la vertu on renonce aux « avantages »…  (à l’intention d’un antisémite)."

"Si l’on compare en gros l’homme et la femme, on peut dire que la femme n’aurait pas le génie de la parure si elle n’avait pas l’instinct du second rôle."


Le féminisme dit radical nie que la femme soit le second rôle, et qu’elle en ait effectivement l’instinct. Cette phrase n’induit pas que le premier rôle soit le beau rôle, ni que les hommes soient dignes d’être la référence des femmes (et parfois surtout des féministes).