"L’affaissement de l’esprit déductif est une caractéristique du XIXe siècle..."
Daudet, suite :
"Je préconise plus simplement l’examen critique, ferme et dru, puis le déboulonnage des idoles de la révolution et de la démocratie au XIXe siècle. Mais pour que cette indispensable opération ait lieu, il faut d’abord que les gens aient remarqué le lien de ces idoles (lien de cause à effet), aux maux qu’ils engendrèrent. C’est un premier point, et sans doute le plus malaisé à obtenir.
En effet, le sens de la responsabilité personnelle s’est fortement déprimé au XIXe siècle, alors que tout le long du moyen âge, et encore au XVIe et au XVIIe siècle, il était si vigoureux. Le fatalisme et le déterminisme en sont le témoignage, qui font croire aux hommes, et notamment à nos compatriotes, que les maux subis et soufferts, dans les choses d’État notamment, tiennent, non à de mauvaises institutions et à une mauvaise politique, non au mûrissement des erreurs et lâchetés, mais à des nécessités lointaines et inéluctables, comme la rotation de la terre, ou la succession des saisons. L’affaissement de l’esprit déductif est une caractéristique du XIXe siècle, en même temps que sa timidité psychologique. Les écrivains prétendus sceptiques (un Renan par exemple), n’osent pas aller jusqu’au bout de leur raisonnement, ni même d’un raisonnement quelconque, de peur d’y rencontrer la personne divine, ou son reflet dans la conscience humaine, qui est la responsabilité directe. Lus de ce point de vue, ces philosophes sans philosophie (car il n’aime point pour de bon la sagesse, celui qui s’arrête en chemin), ces hésitants, effrayés et abouliques, excitent un rire d’une qualité supérieure."
Le lien responsabilité / déduction / conscience peut paraître osé, mais, comme disait Catherine Deneuve dans le temps et un autre contexte, réfléchissez… Pour en revenir aux considérations d’avant-hier, je ferai remarquer les musulmans ont encore un sens (tordu) de la responsabilité - pas par rapport aux infidèles, certes -, quand les socialistes maçons ont complètement perdu ce concept de vue.
Quant au passage sur les « nécessités lointaines et inéluctables »… L’immigration massive, c’est comme la « rotation des saisons », il pleut des immigrés comme il pleut de l’eau, c’est bon pour la planète. Ainsi que l’ont remarqué E&R et P. Sautarel récemment, et ainsi qu’il m’est arrivé de l’écrire, il y a des phénomènes dont on a le droit de parler que pour en dire du bien ou les déclarer « inéluctables ». En parler pour les critiquer ou les combattre fait de vous à la fois un salaud et un mec qui a tort. - A demain !
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