mardi 9 octobre 2018

Il est plus que temps de constitutionnaliser la double pénétration.

(Dans le temps, je vous aurais mis une délicate photographie de Mélanie Costes, par exemple (je suis vieux, je sais) pour donner plus de poids à ce titre. J’évite maintenant…)

Je n’ai malheureusement pas le temps de vous recopier la suite du texte de Chesterton, un copier/coller d’un délicat tissu d’horreurs et de contradictions publié par l’Immonde, le journal de toutes les saloperies depuis sa création, qui ferait passer Libération pour un petit joueur en matière de fraude et d’immoralité, un copier/coller suffira - d’autant que nous restons dans le même thème : 

"Ancienne journaliste, elle-même polyamoureuse, Françoise Simpère est l’auteure de plusieurs livres, notamment sur les amours plurielles : Aimer plusieurs hommes (2002) et Guide des amours plurielles (2009). Alors que le polyamour – le fait d’aimer plusieurs personnes en même temps – séduit de plus en plus d’hommes et de femmes, et dérange aussi, elle l’envisage comme un modèle assumé, à côté de celui du couple. 

Quelle est votre définition du polyamour ?

Françoise Simpère : C’est une nouvelle forme de relation individuelle, où l’on oublie le couple pour se baser sur les relations humaines. Le polyamour apprend à être autonome, à aimer avec détachement. On aime avec des sentiments, mais sans dépendance. Cela implique d’avoir déjà confiance en soi, pour ne pas se sentir brisé si l’autre ne répond pas à ce qu’on souhaite.

Le polyamour n’exclut pas que l’amour puisse être une des plus belles choses du monde, c’est pour cette raison que personnellement, je suis ravie de le conjuguer au pluriel. L’amour, c’est génial quand on rencontre une personne de façon affective, intellectuelle, sexuelle, qu’on se sent bien avec elle, mais sans forcément se dire chaque fois « il faut que je me mette en couple ». Le polyamour, c’est inventer ses propres valeurs d’amour.

Le témoignage d’une femme polyamoureuse sur le site du « Monde » en septembre a suscité de nombreuses insultes. Comment expliquer cette hostilité ?

La société est fondée sur le couple monogame. En économie, le couple est un ménage qui consomme et stabilise ainsi la société. Or, le polyamour est une remise en cause de ce modèle de relation et de ses valeurs normatives. Il sape les bases même de la société, déstabilise, fait peur. Si l’on en parle sur Internet et dans les médias depuis à peu près dix ans, pas grand-chose n’est dit sur le polyamour. Peu de chiffres existent.

La bienveillance manque à ceux qui ne savent pas et qui s’accrochent au couple monogame parce qu’il est rassurant, omniprésent, oppressant. Ce n’est pas de leur faute, tout est fait pour que l’on pense couple. Dans les magazines, on vous demande comment va votre couple, à la banque, on vous conseille de faire des projets en couple, dans les soirées, on vous demande pourquoi vous n’avez toujours pas trouvé « le bon », « la bonne ». Il faut rentrer dans la case. La société maintient la question dans la sphère privée pour ne pas remettre en cause l’organisation affective sociale et éviter que le modèle du couple éclate.

Qu’est-ce que le polyamour vient déranger, selon vous ?

La société n’a pas intérêt à ce que le polyamour se généralise, qu’il prenne une place importante, ouverte et paisible. On veut croire que le polyamour est une phase, que l’on se stabilise à un moment. Combien de fois m’a-t-on dit : « oh, ça te passera quand tu auras mûri, quand tu auras des enfants. » Les polyamoureux, nomades de l’amour, posent un problème politique à la doxa ambiante à laquelle ils échappent. Leur liberté dérange la société.

Le modèle du couple monogame trace un « droit chemin », qui détermine ce qu’on peut ou ne peut pas faire. Or, décider de rester le plus libre possible équivaut à inventer ses repères tous les jours. Se poser des questions qui donnent le vertige : « Qu’est-ce que j’attends de la vie ? Qu’est-ce que je veux vraiment ? Est-ce que le modèle que l’on me propose me convient ? Et s’il ne me convient pas, qu’est-ce que je peux inventer ? » La liberté est une bataille de chaque instant, perçue comme bien plus perverse que le sexe, qui peut être récupéré comme un marché. La liberté d’avoir des relations avec qui on veut, sans se cacher, parce qu’on se sent bien, gratuitement, pose problème. Cette notion de gratuité affective est très mal admise dans notre société.

Vous semblez condamner le couple. N’est-ce pas possible, selon vous, de s’épanouir dans la monogamie ?

Non, je ne le condamne pas, mais il ne convient pas à tout le monde. Et je déplore qu’un seul modèle de relations soit proposé. Lorsque l’on est heureux au sein d’un couple monogame, il n’y a aucune raison de changer. Mais des couples divorcent, c’est un fait. L’adultère existe depuis toujours. Relativement admis, « honteux », « pas bien », on n’en parle pas.

De leur côté, les polyamoureux convoquent la clarté, la nécessité de se parler. Il faut dire les choses. Si on le situe politiquement, le polyamour est aujourd’hui féministe. Ce que vit un homme peut être vécu par une femme, la symétrie du désir est acceptée. L’égalité homme-femme est une de ses caractéristiques. Un homme ne peut pas être polyamoureux s’il ne supporte pas que sa femme puisse l’être aussi, si elle le veut. Mais, comme la monogamie, le polyamour ne convient pas à tout le monde.

Pensez-vous que le polyamour puisse être accepté un jour dans notre société et cohabiter aux côtés de la monogamie ?

J’aimerais bien. Petit à petit, je souhaite que l’on puisse dire, sans prosélytisme : « oui, c’est possible, on peut être polyamoureux, on peut s’épanouir ainsi, sans nuire à personne. » Aujourd’hui, le divorce est entré dans les mœurs, le mariage homosexuel hérisse encore beaucoup de monde, mais la loi est passée. Le point commun à ces choix personnels, c’est que l’on revendique le droit d’être ce que l’on est. Autonomes et libres de réfléchir nos vies, ce qui ne nous empêche pas d’avoir des devoirs, ni d’être responsables."

Philippe Muray se serait probablement délecté de cette litanie qui se croit progressiste et qui n’est que vieille…. Même le nom de « l’auteure », Simpère - impaire, sans père, simplette… - suggère quelques gentils sarcasmes. « Ancienne journaliste », mais toujours opportuniste ! Bref. En règle générale, lorsque notre société (la même que cette dame accuse à plusieurs reprises dans cet entretien, qui est aussi celle qui lui tend le crachoir) trouve un mot laid pour désigner un nouveau concept, il faut s’attendre à ce que ce concept soit lui-même repoussant. Celui-ci n’est pas le pire, avouons-le en ces temps d’eugénisme, de PMA, de GPA, d’euthanasie, etc. Sa revendication n’en pose pas moins problème. 

Pour aller vite, il s’agit ici, une fois de plus, d’ériger en modèle ce qui peut se produire dans les premières années de sa vie affective et sexuelle, quand on a quelque peine à se fixer. Et au lieu, si l’on n’a aucune envie de se caser, de vivre sa vie « nomade » dans son coin, on vient demander à la société que l’on critique de reconnaître son propre mode de vie comme étant, finalement, impossible à critiquer. La dictature du relativisme, selon la très heureuse formule de Benoît XVI… 


Le lien : https://www.lemonde.fr/festival/article/2018/10/05/le-polyamour-c-est-oublier-le-couple-et-inventer-ses-propres-valeurs-d-amour_5365161_4415198.html