vendredi 26 octobre 2018

Jean Madiran, Emmanuel Macron et la démocratie, suite.

"Date terrible dans l’histoire du monde, la date où des hommes ont décidé que désormais la loi serait « l’expression de la volonté générale », c’est-à-dire l’expression de la volonté des hommes ; la date où des hommes ont décider de se donner à eux-mêmes leur loi ; la date où ils ont décliné au pluriel le péché originel. 

Car au singulier, vouloir se donner à soi-même sa loi, c’est exactement le péché d’Adam selon sa plus classique description : « Le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal ». « Le premier homme pécha principalement en recherchant la ressemblance de Dieu quant à la science du bien et du mal, comme le démon le lui suggéra ; en ce sens que, par la vertu de sa propre nature, il se déterminât à soi-même ce qu’il est bon ou ce qu’il est mal de faire… [Saint Thomas] » « …afin que, comme Dieu, par la lumière de sa nature, régit toutes choses, de même l’homme, sans le secours d’une lumière extérieure, pût se régir lui-même… » [Saint Thomas, dans un autre texte, notes de AMG]

Péché fondamental : révolte essentielle par laquelle l’homme veut à lui-même se donner sa loi morale, écartant celle qu’il avait reçue de Dieu. En 1789, cette apostasie s’est faite collective. Elle est devenue le fondement du droit politique. La démocratie moderne, c’est la démocratie classique en état de péché mortel."

Si cette démonstration - qui ne dit pas autre chose qu’un livre de Jacques Rancière, mais dans la perspective strictement inverse - ne vous convainc pas, peut-être admettrez-vous néanmoins que le tableau des conséquences qu’en tire Jean Madiran n’est pas sans ressemblances avec certains événements réels et certains personnages connus, comme on dit au début des films : 

"La démocratie moderne est religieuse : elle remplace les religions par la religion de l’homme qui collectivement se fait dieu. Ne reconnaissant aucune limite qui lui soit extérieure, aucune valeur qui lui soit supérieure, aucun autre droit qui puisse lui résister, elle suscite une extension indéfinie de l’État totalitaire et trouve dans le communisme, c’est-à-dire la domination du parti communiste, l’aboutissement de sa logique interne la plus fondamentale [ceci est écrit en 1977. Il faut aujourd’hui bifurquer du côté des totalitarismes des droits de l’homme, LGBT, En Marche, etc. Sachant que cela reste vrai dans le pays le plus peuplé du monde, la Chine communisto-capitaliste, note de AMG]. Freinée en fait par l’existence de moeurs et de pensées chrétiennes qu’elle ne supporte provisoirement qu’à titre de survivance condamnées par l’évolution des esprits et le progrès des moeurs [c’est ici qu’il a fallu s’adapter, et adjoindre aux mouvements progressistes, notamment LGBT, l’appui des activistes passéistes musulmans, les premiers n’étant pas suffisants forts en face de ce qui restait du christianisme], elle peut en droit et elle peut seule trancher du bien et du mal, du juste et de l’injuste, elle n’admet que les libertés et garanties qu’elle octroie et plus volontiers les suspend."


Sur ce dernier point, la capacité de la démocratie moderne à remettre en cause les principes mêmes du combat, à changer les règles du jeu pendant qu’il se déroule, a toujours surpris ses adversaires - et continue à nous surprendre…