"La faculté de conférer les honneurs" n'est pas donnée à tout le monde.
"Voyez ce que dit Saint Augustin dans son Traité du libre arbitre, au chapitre 6 du livre premier : si un peuple est raisonnable, sérieux, très vigilant à défendre le bien commun, il est bon de promulguer une loi qui permette à un tel peuple de se donner lui-même les magistrats qui administrent les affaires publiques. Cependant, si ce peuple devient peu à peu dépravé, s’il rend vénal son suffrage, s’il donne le gouvernement à des personnages scandaleux et criminels, alors il est bon de lui enlever la faculté de conférer les honneurs, et d’en revenir au jugement d’un petit nombre d’hommes de bien."
Saint Thomas, Somme théologique, I-II, 97, I. Cité par Jean Madiran dans ce clairvoyant opuscule que j’ai ressorti il y a deux jours de ma bibliothèque, Les deux démocraties, ouvrage que l’on pourrait sous-titrer ainsi : La démocratie comme pratique et la démocratie comme idéologie. De plus en plus de gens semblant sinon comprendre du moins sentir que la démocratie comme idéologie nuit à la démocratie comme pratique, je recommande à mes fidèles lecteurs ce livre d’une grande clarté.
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