mercredi 17 octobre 2018

Les mots et les choses...

"Vous voulez exclure le mot « race » de notre législation parce qu’il ne serait pas scientifique. C’est une bien curieuse conception que de subordonner la loi à la vérité scientifique. La première est l’expression de notre liberté, elle est le choix de la volonté générale, elle découle du contrat social, elle prend sa source dans des valeurs de plus en plus universellement admises sur le plan philosophique. La vérité scientifique, elle, se constate, s’impose. (…) Il est tout à fait possible que la science, la biologie, fournissent d’autres arguments beaucoup plus solides que la race en faveur de l’inégalité. La génétique n’attribue pas la même espérance de vie aux individus ni les mêmes handicaps. Mais précisément, cet exemple montre que le droit n’a pas à obéir à la science. Son but est de respecter des valeurs, celle de l’égalité en l’occurrence, et de mettre en oeuvre un cadre pour y parvenir. Lorsque la science souligne les inégalités, le droit doit, au contraire, les combattre et au moins créer un cadre qui les atténue. Par ailleurs, ce n’est pas tant le concept de « race » qui n’est pas scientifique que la théorie dans laquelle il s’intègre : le racisme. J’ai relu avec plaisir un ouvrage qui date un peu : Le Racisme devant la science, cosigné notamment par Claude Lévi-Strauss, Michel Leiris et un biologiste, M. Dunn, qui écrit clairement : « Bien qu’il soit difficile de délimiter ce qu’il faut entendre par “race”, la formation des races n’en est pas moins un important processus de l’évolution de l’homme et, en tant que telle, elle doit être définie et expliquée. Il semble donc préférable de définir ce terme, d’expliquer comment il faut l’employer et de le dégager ainsi de ses acceptions erronées, plutôt que de l’écarter purement et simplement, renonçant ainsi à résoudre le problème. »"



Ces propos datent de 2003, mais les gensdegoche auraient mieux fait d’y prêter plus attention, car il semble bien - je n’ignore pas que j’y vais à grands traits - que la science soit ces dernières années de moins en moins de gauche… Autrement dit, si l’on n’a pas une claire conscience des rapports entre les lois morales et juridiques d’un côté, la science de l’autre, on s’expose à des déconvenues - d’où le caractère de plus en délirant et obscurantiste des gauchistes actuels, même s’ils n’osent pas encore condamner la science autant qu’ils attaquent, par exemple, le mâle hétérosexuel blanc de plus de cinquante ans. - Ceci étant, il en est ici de la science comme de la loi : ils l’utilisent comme argument, et argument d’autorité, quand ils ont l’impression qu’elles sont de leur côté. Dans le cas contraire…