dimanche 14 octobre 2018

Chesterton...

"Il est tout aussi certain aujourd’hui qu’autrefois que la vie est un don de Dieu extrêmement précieux et extrêmement apprécié, tout le monde peut le prouver en pressant un pistolet contre la tête d’un pessimiste. Seul un certain type d’intellectuel moderne déteste qu’on présente des problèmes à son cerveau, et aurait presque autant d’aversion pour une question simple que pour un pistolet. C’est du bon sens évident, et clairement en accord avec la vie réelle, que l’amour romantique est normal pour la jeunesse, et qu’il trouve son développement naturel dans le mariage et la paternité, en tant qu’états correspondant à un âge donné. Aucune ineptie proférée à ce propos, aucun agacement personnel ni licence n’ont modifié cette solide vérité sociale, pour quiconque cherche à voir la véracité des choses, et non pas si elles sont triviales. C’est l’homme qui ne peut pas voir qu’une chose est vraie, même si elle est triviale, qui est vraiment une victime des mots et des associations verbales. (…)


La vérité est que le monde moderne a subi un traumatisme mental, bien plus qu’un effondrement moral. Les choses se règlent à présent par de simples associations, parce qu’il y a une réticence à les régler par des argumentations. Presque toutes les discussions sur ce qui est avant-gardiste et ce qui est désuet sont devenues une sorte de gloussements excités à propos des modes. Les plus modernes des modernes regardent fixement une image d’un homme faisant la cour à une dame en crinoline, avec exactement le même genre de sourire niais que les péquenauds adoptent devant un étranger portant un genre de chapeau qui n’est pas du coin. Ils considèrent leurs pères d’un autre âge exactement comme les plus insulaires considéreraient les étrangers venus d’un autre pays. Ils semblent mentalement incapables d’évoluer au-delà de l’affirmation que nos jeunes filles sont coiffées à la garçonne et portent des jupes courtes alors que leurs idiotes de grand-mères portaient des boucles et des robes à cerceaux. Cela semble satisfaire tout leur appétit pour la satire. Ils forment une race simple, un peu comme des sauvages."

Eh oui, nous sommes gouvernés - les politiques d'aujourd'hui étant influencés par les intellectuels d'hier - par des sauvages...