"La faire raccourcir."
Deux remarques issues du livre d’Emmanuel de Waresquiel, Juger la reine, consacré, vous l’aurez compris, au procès de Marie-Antoinette. Je ne veux pas leur faire dire plus que ce qu’elles disent, mais…
Le greffier avait pris, c'était la mode de l'époque, le nom antique de Fabricius. Macron a joué les Jupiter, cela semble déjà loin…
"Fabricius a dû lire les quatre pages manuscrites du réquisitoire de Fouquier [-Tinville] d’une voix terne et monocorde, comme il est d’usage de lire dans un tribunal. On en oublierait presque le mauvais style, les répétitions, les références savantes, les grandiloquences si goûtées de la Révolution, qui au passage bouleverse aussi la langue française dans sa simplicité classique."
Il faut toujours se méfier des grandiloquences et de l’absence de simplicité, il n’est pas innocent que l’on ait à la fois guillotiné en masse, génocidé sur les bords et changé le langage… - Un qui est simple, ceci dit, c’est Hébert, le Père Duchesne, un bon exemple de gauchiste tolérant, un bon esprit que l’on a pu retrouver, non sans émotion, il y a quelques mois dans un tweet fameux de Mme Clémentine Autain :
"[Marie-Antoinette] est coupable parce qu’elle est reine. Peu importe les preuves puisque toutes les reines, surtout les reines étrangères, sont impures et scélérates. Hébert s’en félicitera bientôt dans son journal avec sa brutalité habituelle : « Je suppose (…) qu’elle ne fut pas coupable de tous ses crimes ; n’a-t-elle pas été reine ? Ce crime-là suffit pour la faire raccourcir. »"
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