jeudi 17 octobre 2019

"Un acte de matérialisme hideux."

Je rouvre un vieux dossier Chateaubriand, j’y trouve quelques perles, que je vous laisse harmoniser avec l’actualité et ses personnages…

"Toutes les constitutions ne sont pas applicables aux mêmes peuples ; toutes les formes de gouvernement sont bonnes, hors celles qui enlèveraient à l'homme sa dignité. Nos révolutionnaires, qui manquent surtout d'élévation d'âme, ont placé l'indépendance dans les mots ; ils n'ont pas vu qu'elle peut exister dans certaines institutions qui impriment à certains peuples un caractère spécial de liberté."

"A Dieu ne plaise, que je me fasse l'apôtre de cette propagande qui prétend coûte que coûte, sang et pleurs, anarchie et ruines, rétablir des institutions pareilles en tous pays, comme si la civilisation atteignait partout le même niveau. Il me semble voir des costumiers qui, n'ayant qu'une forme et qu'une mesure, jettent le même habit tantôt sur le dos d'un nain, tantôt sur le dos d'un géant. Manteau court pour l'un, robe traînante pour l’autre."

sur Napoléon : "Il méprise souverainement les hommes, parce qu'il les juge d'après lui."

De Renan (je trouve ça dans le même dossier) : "Le jour où la France coupa la tête de Louis XVI, elle commit un suicide" - un "acte de matérialisme hideux".

Retour à Chateaubriand : "Les Français ont toujours été libres au pied du trône : nous avions placé dans nos opinions, l'indépendance que d'autres peuples ont mise dans leurs lois."

"L'étendue naturelle d'un empire n'est point fixée par des bornes géographiques, quoi qu'on en puisse dire, mais par la conformité des mœurs et des langages : la France finit là où on ne parle plus français." - celle-là, adaptée à nos quartiers, fait mal…

Et pour finir : 


"Notre vieille monarchie était fondée sur l'honneur : si l'honneur est une fiction, du moins cette fiction est-elle naturelle à la France, et elle a produit d'immortelles réalités."