mercredi 2 janvier 2019

La foi, c'est le contraire de la méfiance...

Lire la Bible de manière suivie, comme je le fais en ce moment, ceci depuis la fin du mois de juillet, permet notamment de retrouver, dans leur contexte, certaines sentences, phrases célèbres. Ainsi dans le Psaume 7 (v. 12-13) : 

"Car celui qui examine les coeurs et les reins, 
c’est le Dieu juste."

Ce qui signifie que lorsque vous faites quelque chose de bien, ou simplement de normal, seul Dieu (et peut-être vous-même, mais ce n'est pas sûr) sait si vous le faites pour de bonnes raisons, de façon désintéressée, etc. A l’inverse de l’apologie de la générosité, de l’altruisme, des bonnes intentions - sur les dangers desquelles la Bible prévient très tôt, il en est resté le proverbe : l’Enfer est pavé de bonnes intentions -, il s’agit là, à partir d’une stricte répartition des rôles : aux humains l’action droite - et encore une fois, personne ne dit que c’est facile -, à Dieu l’analyse, ou le savoir, des intentions, d'une apologie nuancée de la pratique. Dans la vie de tous les jours - comme dans les circonstances exceptionnelles -, cela se traduit ainsi : si quelqu’un près de vous fait quelque chose de bien, c’est toujours ça de pris, il n’y a pas à perdre du temps à chipoter sur les motifs (ce qui ne vous oblige aucunement à croire que cette action n'a été faite que pour de bonnes raisons...). Faites aussi quelque chose de bien, et foutez-vous de ce que les autres en pensent. Cela peut avoir l’air banal, mais du jansénisme à la traque gauchiste des arrière-pensées chez leurs ennemis (et ceux-ci sont de plus en plus nombreux…), on voit bien, a contrario, quels effets destructeurs peut avoir la théologie de la méfiance : rien n’est jamais assez bien, les raisins ne sont jamais assez verts - rien ne peut jamais vraiment s’améliorer. 

Une autre citation, que je ne gloserai pas mais qui rappelle, aux chrétiens comme aux tenants de la laïcité, que le christianisme est aussi une religion politique (ce n’est pas parce que l’Islam est trop politique qu’aucune religion ne doit être, entre autres, politique) : 

"Quand les fondements sont démolis, 
que peut faire le juste ?"

(Ps. 11 (10), v. 3-4).

Il est plus difficile de se comporter de manière saine et juste quand tout part en couilles, et c’est une des raisons pour laquelle le bon chrétien doit aussi se battre pour que l’ordre social repose sur de bonnes bases. Mais j’ai déjà mis à contribution J. Madiran et R. Fontaine à ce sujet. 


Je finis en signalant aux profanes de mon genre qui, comme moi, avaient ouvert la Bible en tel ou tel endroit, par curiosité, qu’on la comprend beaucoup mieux en la lisant de A à Z. Cela aussi a l’air d’une platitude, mais, puisque je suis dans les Psaumes, vous l’aurez compris, le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont bien plus beaux et pertinents lus en situation, qu’au petit bonheur la chance, sans vraiment savoir de quoi ils parlent et qui est le Seigneur auxquels ils s’adresse. 

A demain...