La sévérité contre la tristesse.
Au terme d’une année dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle nous avait, en France du moins, et avant l’irruption des Gilets Jaunes sur le devant de la scène, donné de nombreuses raisons de désespérer,
voici, en guise de voeux pour 2019 quelques lignes de Charles Péguy sur la vertu théologale de l’Espérance, décrite comme une petite fille tenue par la main par les deux autres vertus, la Foi et la Charité, mais qui en réalité les conduit. - Je rappelle aux petits malins comme aux grands ignorants qu’en bonne théologie chrétienne, si l’on insiste autant sur la Charité, c’est que l’on sait - contrairement d’ailleurs à ce que suggère Péguy au début du Porche du mystère de la deuxième vertu, qu’il est difficile d’aimer son prochain ; l’espérance aussi est un effort, une volonté, d’autant plus nécessaire que les choses vont plus mal. Sans cet effort, sans cette volonté, il ne reste plus rien : le champ est libre pour le Mal, le Diable, ses visages contemporains : nihilisme, avidité, matérialisme, apostasie musulmane, etc. - On le voit bien avec les gens de gauche qui découvrent ces dernières années l’étendue des dégâts et qui, personnes de peu de foi, s’empressent de s’installer alors dans la résignation décadentiste. Mais ne polémiquons pas :
"C’est elle, cette petite, qui entraîne tout.
Car la Foi ne voit que ce qui est.
Et elle elle voit ce qui sera.
La Charité n’aime que ce qui est.
Et elle elle aime ce qui sera.
La Foi voit ce qui est.
Dans le Temps et dans l’Éternité.
L’Espérance voit ce qui sera.
Dans le temps et pour l’éternité.
Pour ainsi dire dans le futur de l’éternité même.
La Charité aime ce qui est.
Dans le Temps et dans l’Éternité.
Dieu et le prochain.
Comme la Foi voit
Dieu et la Création.
Mais l’Espérance aime ce qui sera.
Dans le temps et pour l’éternité.
Pour ainsi dire dans le futur de l’éternité.
L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et ce qui sera.
Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera
Dans le futur du temps et de l’éternité."
Meilleurs voeux de non-résignation, donc…
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