"Puissance du mythe...
... : la moustache d'Hitler, elle, était vraie."
La nouvelle que voici, peut-être déjà arrivée jusqu'à vous, m'a fait repenser à cette conclusion lapidaire d'André Bazin à son étude sur les rapports entre Hitler et Chaplin (du point de vue notamment, vous l'aurez compris, de la pilosité). Allons-y :
"La célèbre inscription en allemand "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre") figurant au-dessus de la porte d'entrée de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau (sud de la Pologne), a été volée, a annoncé vendredi 18 décembre la police polonaise, qui ne connaît pas encore l'identité des malfaiteurs.
"Le panneau a été emporté vers 6 heures locales [même heure en France, NDLR]. Un chien policier a été lancé sur les traces des voleurs", a déclaré une porte-parole de la police, Malgorzata Jurecka, à la radio publique Trojka. Le site d'Auschwitz-Birkenau est fermé la nuit et gardé par des vigiles. La police polonaise a ouvert une enquête : "Toutes les pistes sont possibles, mais nous privilégions celle de vol sur commande d'un collectionneur privé ou d'un groupe de gens", a déclaré la porte-parole de la police d'Oswiecim. Les forces de l'ordre ont promis une récompense de 1 200 euros à toute personne dont les informations pourraient aider à retrouver l'inscription et arrêter les coupables.
L'année dernière, plus d'un million de personnes ont visité le site. Le panneau en fer forgé, de 5 mètres de long, n'était pas difficile à décrocher du dessus de la grande porte "mais il fallait le savoir", a observé le porte-parole du musée. Selon lui, "celui qui l'a fait devait bien savoir ce qu'il volait et comment il fallait s'y prendre".
"UNE DESTRUCTION DE L'HISTOIRE"
Dans la journée, des réactions ont émané de tous les pays avec, en filigrane, la question de savoir si une motivation idéologique était à l'origine de cet acte. Le président polonais Lech Kaczynski s'est déclaré "bouleversé et indigné". "Cet acte mérite la condamnation la plus sévère", a ajouté le président, qui a lancé un appel à aider les forces de l'ordre à retrouver l'inscription. "Notre devoir commun est de la faire revenir à sa place", a-t-il déclaré. "C'est impensable !", s'est exclamé pour sa part le chef historique du syndicat Solidarité et ancien président, Lech Walesa, à la télévision polonaise. "Mais je n'y verrais pas un acte idéologique. C'est une affaire criminelle. Impossible de le comprendre autrement", a ajouté le Prix Nobel de la paix.
C'est un "acte abominable qui relève de la profanation", a réagi un ministre israélien. "Ce geste témoigne une fois de plus de la haine et de la violence envers les juifs", a réagi M. Shalom, vice-premier ministre et ministre du développement régional. Le mémorial israélien de la Shoah à Jérusalem, Yad Vashem, a aussi fait part de son indignation : "Cet acte constitue une véritable déclaration de guerre, provenant d'éléments dont nous ne connaissons pas l'identité, mais je suppose qu'il s'agit de néonazis animés par la haine de l'étranger", a déclaré le président de Yad Vashem, Avner Shalev, dans un communiqué.
En France, le président de l'Union des déportés d'Auschwitz, Raphaël Esrail, a estimé que ce "vol stupide a été préparé par des gens qui connaissent bien le secteur". Il affirme que les "les auteurs ont voulu détruire l'Histoire et ont fait un acte de perversité pour faire revivre le nazisme", rappelant que ce vol intervient quelques semaines avant le 65e anniversaire de la libération du camp, le 27 janvier 1945, par l'Armée rouge.
Enfin, le porte-parole du ministère des affaires étrangères allemand "espère que la lumière sera faite rapidement sur cet agissement et que le dommage subi par le Mémorial d'Auschwitz sera réparé". Rappelant "la responsabilité historique" de l'Allemagne dans la Shoah, le porte-parole a souligné que Berlin soutenait la préservation du site d'Auschwitz.
L'Allemagne nazie a exterminé de 1940 à 1945 à Auschwitz-Birkenau environ 1,1 million de personnes, dont un million de juifs. Les autres victimes de ce camp furent surtout des Polonais non juifs, des Tziganes et des prisonniers soviétiques." (article paru sur le site du Monde, non signé.)
Ça c'est du devoir de mémoire ! Le nouveau vol de la Joconde ! Dada et Duchamp réunis !... Cette pancarte était extraordinaire en soi, en disait tant par antiphrase sur le travail dans les Temps Modernes, la voici de nouveau dans l'histoire... Et l'on imagine déjà les applaudissements émus si un jour elle est très officiellement remise en place, les nazis honorés post-mortem par les descendants de leurs victimes !
- Bon peut-être sera-t-on déçu lorsque la vérité sera connue. Pas nécessairement d'ailleurs : on peut imaginer, laissons-nous aller à rêver, que des Juifs, trouvant qu'on en fait trop avec la « mémoire », aient voulu ridiculiser tout ça. Quoi qu'il en soit, à la vôtre et bon week-end !
La nouvelle que voici, peut-être déjà arrivée jusqu'à vous, m'a fait repenser à cette conclusion lapidaire d'André Bazin à son étude sur les rapports entre Hitler et Chaplin (du point de vue notamment, vous l'aurez compris, de la pilosité). Allons-y :
"La célèbre inscription en allemand "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre") figurant au-dessus de la porte d'entrée de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau (sud de la Pologne), a été volée, a annoncé vendredi 18 décembre la police polonaise, qui ne connaît pas encore l'identité des malfaiteurs.
"Le panneau a été emporté vers 6 heures locales [même heure en France, NDLR]. Un chien policier a été lancé sur les traces des voleurs", a déclaré une porte-parole de la police, Malgorzata Jurecka, à la radio publique Trojka. Le site d'Auschwitz-Birkenau est fermé la nuit et gardé par des vigiles. La police polonaise a ouvert une enquête : "Toutes les pistes sont possibles, mais nous privilégions celle de vol sur commande d'un collectionneur privé ou d'un groupe de gens", a déclaré la porte-parole de la police d'Oswiecim. Les forces de l'ordre ont promis une récompense de 1 200 euros à toute personne dont les informations pourraient aider à retrouver l'inscription et arrêter les coupables.
L'année dernière, plus d'un million de personnes ont visité le site. Le panneau en fer forgé, de 5 mètres de long, n'était pas difficile à décrocher du dessus de la grande porte "mais il fallait le savoir", a observé le porte-parole du musée. Selon lui, "celui qui l'a fait devait bien savoir ce qu'il volait et comment il fallait s'y prendre".
"UNE DESTRUCTION DE L'HISTOIRE"
Dans la journée, des réactions ont émané de tous les pays avec, en filigrane, la question de savoir si une motivation idéologique était à l'origine de cet acte. Le président polonais Lech Kaczynski s'est déclaré "bouleversé et indigné". "Cet acte mérite la condamnation la plus sévère", a ajouté le président, qui a lancé un appel à aider les forces de l'ordre à retrouver l'inscription. "Notre devoir commun est de la faire revenir à sa place", a-t-il déclaré. "C'est impensable !", s'est exclamé pour sa part le chef historique du syndicat Solidarité et ancien président, Lech Walesa, à la télévision polonaise. "Mais je n'y verrais pas un acte idéologique. C'est une affaire criminelle. Impossible de le comprendre autrement", a ajouté le Prix Nobel de la paix.
C'est un "acte abominable qui relève de la profanation", a réagi un ministre israélien. "Ce geste témoigne une fois de plus de la haine et de la violence envers les juifs", a réagi M. Shalom, vice-premier ministre et ministre du développement régional. Le mémorial israélien de la Shoah à Jérusalem, Yad Vashem, a aussi fait part de son indignation : "Cet acte constitue une véritable déclaration de guerre, provenant d'éléments dont nous ne connaissons pas l'identité, mais je suppose qu'il s'agit de néonazis animés par la haine de l'étranger", a déclaré le président de Yad Vashem, Avner Shalev, dans un communiqué.
En France, le président de l'Union des déportés d'Auschwitz, Raphaël Esrail, a estimé que ce "vol stupide a été préparé par des gens qui connaissent bien le secteur". Il affirme que les "les auteurs ont voulu détruire l'Histoire et ont fait un acte de perversité pour faire revivre le nazisme", rappelant que ce vol intervient quelques semaines avant le 65e anniversaire de la libération du camp, le 27 janvier 1945, par l'Armée rouge.
Enfin, le porte-parole du ministère des affaires étrangères allemand "espère que la lumière sera faite rapidement sur cet agissement et que le dommage subi par le Mémorial d'Auschwitz sera réparé". Rappelant "la responsabilité historique" de l'Allemagne dans la Shoah, le porte-parole a souligné que Berlin soutenait la préservation du site d'Auschwitz.
L'Allemagne nazie a exterminé de 1940 à 1945 à Auschwitz-Birkenau environ 1,1 million de personnes, dont un million de juifs. Les autres victimes de ce camp furent surtout des Polonais non juifs, des Tziganes et des prisonniers soviétiques." (article paru sur le site du Monde, non signé.)
Ça c'est du devoir de mémoire ! Le nouveau vol de la Joconde ! Dada et Duchamp réunis !... Cette pancarte était extraordinaire en soi, en disait tant par antiphrase sur le travail dans les Temps Modernes, la voici de nouveau dans l'histoire... Et l'on imagine déjà les applaudissements émus si un jour elle est très officiellement remise en place, les nazis honorés post-mortem par les descendants de leurs victimes !
- Bon peut-être sera-t-on déçu lorsque la vérité sera connue. Pas nécessairement d'ailleurs : on peut imaginer, laissons-nous aller à rêver, que des Juifs, trouvant qu'on en fait trop avec la « mémoire », aient voulu ridiculiser tout ça. Quoi qu'il en soit, à la vôtre et bon week-end !
Libellés : antisémitisme, Bazin, Chaplin, Dada, Duchamp, Esclavage, nazisme
<< Home