Rien de nouveau sous le soleil médiatique.
J'apprends (Les mémorables, M. Martin du Gard, Gallimard, 1999 [1957], p. 87), que si les journaux suisses et allemands (et peut-être d'autres) avaient, en juin 1919, quelques jours avant la signature du Traité de Versailles, publié le texte de cet « accord » si réussi, les journaux français, eux, n'avaient pas jugé utile de le faire - au moins, savons-nous ce qu'il y a dans le TCE simplifié que nos élus nous ont mis dans le fondement... Quelques millions de morts, disparus, invalides, blessés graves, etc., dans la population ne suffisaient apparemment pas pour que les Français, un petit peu concernés tout de même par l'évolution de la « mère patrie » pour qui ils venaient de se sacrifier, puissent être jugés dignes par les « élites » d'être informés de ce qu'on allait signer en leur nom. D'autant, rappelons-le, que la propagande de guerre ne se fit pas faute d'opposer pendant quatre ans la démocratie et les droits de l'homme français à la barbarie allemande... Sans commentaires !
- Si ce n'est qu'à force d'accumuler ainsi des preuves, soyons borgesien à bon compte, de « l'éternité de l'infamie » (il faudra d'ailleurs que j'ajoute le label « Ecclésiaste » à tous ces petits textes où je vous informe de mes découvertes en ce sens), on finit parfois par hausser les épaules, désabusé, devant tant de continuité dans la saloperie. Ce n'est certes pas le but recherché ! L'idée est bien plutôt de se faire une idée un peu plus exacte des gens et institutions sur qui on peut éventuellement compter - dans le cas de la presse, c'est d'autant plus nécessaire que nous finissons tous et toujours par lui accorder une confiance qu'elle ne mérite guère.
Je vous renvoie de ce point de vue aux admirables attaques de Karl Kraus (peu ou prou contemporaines du traité de Versailles) contre la presse de son époque, qui montrent plus généralement ce qu'on peut attendre de cette corporation. Je retrouve d'ailleurs dans ce texte une question de J. Bouveresse, sur laquelle je vous laisse cogiter pendant Noël, et qui est notamment une question d'ensemble à la démocratie : "Le problème réel est : à qui incombe la responsabilité du fait qu'on a laissé se construire un monde dans lequel plus personne ne peut être tenu pour responsable ?"
Il est né, le divin enfant...
- Si ce n'est qu'à force d'accumuler ainsi des preuves, soyons borgesien à bon compte, de « l'éternité de l'infamie » (il faudra d'ailleurs que j'ajoute le label « Ecclésiaste » à tous ces petits textes où je vous informe de mes découvertes en ce sens), on finit parfois par hausser les épaules, désabusé, devant tant de continuité dans la saloperie. Ce n'est certes pas le but recherché ! L'idée est bien plutôt de se faire une idée un peu plus exacte des gens et institutions sur qui on peut éventuellement compter - dans le cas de la presse, c'est d'autant plus nécessaire que nous finissons tous et toujours par lui accorder une confiance qu'elle ne mérite guère.
Je vous renvoie de ce point de vue aux admirables attaques de Karl Kraus (peu ou prou contemporaines du traité de Versailles) contre la presse de son époque, qui montrent plus généralement ce qu'on peut attendre de cette corporation. Je retrouve d'ailleurs dans ce texte une question de J. Bouveresse, sur laquelle je vous laisse cogiter pendant Noël, et qui est notamment une question d'ensemble à la démocratie : "Le problème réel est : à qui incombe la responsabilité du fait qu'on a laissé se construire un monde dans lequel plus personne ne peut être tenu pour responsable ?"
Il est né, le divin enfant...
Libellés : Borges, Bouveresse, Ecclésiaste, Enculisme, J. Sarkozy, Kraus, Maurice Martin du Gard, TCE "simplifié"
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