jeudi 21 septembre 2017

Dans le porno, "l'objet, c'est l'homme et son pénis toujours prêt."

Élisabeth Lesne, lors d'une enquête sur le cinéma X publiée par la revue féministe Le temps des femmes, en 1982, citée par Jacques Zimmer dans ses Histoires du cinéma X (2010), la coupure est faite par J. Z. :

"Nous avions presque toutes, à un moment ou à un autre, cassé du porno, sans trop connaître, mais en ayant très peur (...). Nous avions peur d'être confrontées à la violence, de voir des femmes humiliées, battues, or, dans la production visible en grandes salles, les femmes ne sont pas plus traitées en objets que les hommes, elles se montrent plutôt actives et pleines d'initiatives. L'objet, c'est l'homme et son pénis toujours prêt."

Malgré mon titre aguicheur, il faut bien sûr faire attention aux dates : cette dame évoque le cinéma des années 70, on ne généralisera pas sans prudence. - Et si, dans d'autres contextes, on voit bien la dialectique entre la révolte et l'éducation (par exemple, les surréalistes, formés par l'école de la IIIe République, qui tous savent leur latin, qui partent en guerre contre le système avec les armes que le système leur a données), pourquoi ne pas l'appliquer ici ? Pourquoi ne pas émettre l'hypothèse, fût-elle contestable, que le porno est resté regardable, et les actrices enthousiastes (et d'autant plus enthousiasmantes), tant qu'il y avait un vieux fond chrétien dans l'affaire ?

Bunuel serait vivant, j'en parlerais avec lui.