mercredi 20 septembre 2017

Les philosophes ne sont pas toujours beaucoup plus finauds que M. Tin.

"Nous vérifions une fois de plus [l'auteur évoque ici Deleuze, note de AMG] que la relation du maître à l'esclave est une constante de la pensée française depuis Kojève. Ce fait peut surprendre puisqu'en somme l'esclavage auquel on se réfère de tous côtés n'est pas celui qui a été aboli au XIXe siècle, mais toujours l'esclavage antique. En réalité, ce lieu commun « maître et esclave » recouvre une interrogation sur le progrès historique, sur l'éventuelle supériorité des Modernes (de religion chrétienne) sur les Anciens (de religion païenne). Et en même temps sur l'origine de ce progrès : la civilisation dont nous jouissons aujourd'hui est-elle l'œuvre du travail des esclaves, les maîtres faisant alors figures de parasites ? Ou bien est-elle la création d'une minorité d'hommes supérieurs ? On assiste, dans le discours post-kojévien, à de curieux échanges. Tantôt la « dialectique du maître et de l'esclave » se charge de connotations marxistes : le maître est un exploiteur, il jouit sans travailler (et sa seule justification devant le tribunal de l'histoire universelle est d'obliger son esclave à travailler sous peine de mort). Tantôt elle a des accents nietzschéens : le bourgeois moderne est considéré comme un être méprisable parce qu'il n'est qu'un esclave émancipé, un affranchi qui a intériorisé le maître."

Vincent Descombes. Qui ajoute en note : "Kojève disait par exemple : “Le Bourgeois n'est ni esclave ni maître ; il est - étant esclave du Capital - son propre esclave”."

Ce qui n'est pas idiot, mais réducteur. Je vous cite ce passage sans arrière-pensées précises et sans morale simple et explicite, pour son intérêt propre. Il y aurait ceci dit une piste à suivre, comme explication de certains malentendus : l'esclavage des intellectuels est l'esclavage antique, pas la traite des noirs ou l'esclavage en pays musulman. - Cela n'empêche évidemment pas Louis-Georges Tin d'être un gros con - de plus en plus gros d'ailleurs ; quand je le critiquais, il y a... 11 ans, Dieu me préserve ! (http://cafeducommerce.blogspot.fr/2006/05/le-beurre-et-largent-du-beurre_10.html), il était moins bouffi qu'aujourd'hui. Colbert te l'aurait grave asséché ! - C'est la mauvaise graisse de l'arriviste raté, de l'arriviste qui a toujours un train de retard, qui le sait, qui angoisse, qui digère mal, qui se doute qu'il fera un vilain petit vieux, une vieille commère envieuse que plus personne n'écoute, étouffé-e par sa rancoeur comme par son cholestérol...