lundi 2 juillet 2018

M. Foucault : "La migration est un investissement, le migrateur est un investisseur."

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"Les passions nous bouleversent, la syntaxe française est incorruptible, disait Rivarol." L'écriture inclusive, c'est vraiment la syntaxe sodomisée par les passions. 




Bonne nuit les petits ! 





D'un génocide l'autre, comme aurait pu dire Louis-Ferdinand, qui s'y connaissait dans la dialectique persécuteur-persécuté...



Après ce week-end d’infamie et de culture de la mort à tous les étages, quelques extraits du petit livre de François Bousquet sur Michel Foucault.

"Libéré, le sexe est devenu néolibéral. Ici aussi…, le libertaire a fait le lit du libéral dans l’une de ces habituelles ruses de la raison hégéliennes. Côté pile, fétichisme de la marchandise ; côté face, fétichisation du cul. Résultat : l’obscénité sature l’espace public. Ainsi a-t-on progressivement glissé d’une civilisation dominée par la frustration (le névrosé classique vivant dans le registre de la jouissance différée) vers une civilisation dominée par la perversion, qui faisait les délices de Foucault (le consommateur compulsif jouissant immédiatement). (…) Comme à l’accoutumée, ce dernier se défendra d’avoir joué un rôle dans ce retournement, alors qu’il en avait été l’un des principaux protagonistes. Responsable, mais pas coupable."

"D’un bout à l’autre de son oeuvre, Foucault met en scène la progressive dépossession de la souveraineté, sa captation par les luttes minoritaires : les homos, les féministes, les passifs, les actives, les clitoridiennes, les dominé(e)s de tout poil, qui maîtrisent désormais le champ symbolique des interdits - le contrôle de ce qui est licite et illicite - après avoir conquis l’univers de la mode et de la culture, l’industrie de la publicité et celle du divertissement. Étudier Foucault, c’est inlassablement mettre à nu les stratégies de ces cultures naguère marginales. Ou comment les pratiques minoritaires (quelques-uns) vont contraindre les usages majoritaires (presque tous) par un flicage permanent. Car sur quoi s’exercent aujourd’hui les procédures de contrôle ? L’homophobie présumée, la suspicion de machisme, le racisme subliminal. Le coupable, c’est le mâle (mal) blanc occidental hétérocentré, à l’inconscient raciste, homophobe et phallocrate, qui va faire l’objet d’une castration lexicale, textuelle et finalement juridique, à défaut d’être chimique. N’est-ce pas là la version masculine d’une nouvelle chasse aux sorcières ? 

La tyrannie du minoritaire a pris le pouvoir. Elle n’est pas seulement l’oeuvre d’une élite technocratique ou financière, elle est le travail quotidien des nouvelles féodalités qui amendent les lois et restaurent dans les interstices une société de privilèges. (…)


Rien d’étonnant à ce que Foucault ait été l’un des premiers intellectuels à prendre fait et cause pour les migrants. Le professeur au Collège de France laissait l’indignation au pétitionnaire qui battait le pavé parisien avec les étrangers, pendant que, revêtu de son autorité académique, il prêchait en chaire le catéchisme néolibéral de la mobilité humaine (hantise des sociétés disciplinaires, bénédiction des sociétés ouvertes), peu importe qu’elle crée un marché du travail low cost et dicte sa loi du dumping social au peuple. « La migration est un investissement, le migrateur est un investisseur », qui vient grossir les rangs des armées de réserve du capital (voilà qui nous éloigne un peu plus de Marx), opérant « des choix d’investissement pour obtenir une amélioration dans les revenus » dixit le professeur Foucault dans le plus pur galimatias des théories du capital humain. Au patronat de démanteler l’État-providence, trop coûteux ; à l’extrême-gauche d’abattre l’État-nation, trop archaïque. Foucault a joué un rôle de premier plan dans cette alliance à front renversé. Dans son sillage, la lutte contre les discriminations se substituera à la lutte des classes ; le lexique de l’exclusion prendra le pas sur celui de l’exploitation ; et la parité chassera l’égalité de l’agenda des ex-gauchistes. Ils seront dorénavant « pluriels », « motivé-e-s », « solidaires », « sans » - et bientôt « trans ». Soyez réalistes, demandez l’impossible au néolibéralisme !"