jeudi 11 octobre 2018

"Cette nouvelle superstition étrange..."

Si après la grande catastrophe des gens ont accès à ces citations, ils pourront me reprocher de n'avoir pas assez contribué à empêcher ladite catastrophe, mais ils pourront aussi puiser quelques idées pour reconstruire. Place à Chesterton : 

"Je sais que quelques réformateurs sociaux essaient d’échapper à cette difficulté par de vagues considérations sur l’État ou une vague abstraction appelée « l’Éducation éliminant le rôle parental ». Mais c’est une folle illusion, tout comme beaucoup d’autres notions de scientifiques sérieux, et elle revient à une pure baliverne. Elle repose sur cette nouvelle superstition étrange supposant des ressources humaines inépuisables. (…) On suppose qu’il y a une réserve infinie de salariés et de salaires, destinés à s’occuper de tout ce que les êtres humains accomplissent naturellement par eux-mêmes, y compris le soin des enfants. Mais les hommes (…) ne peuvent donner d’assistant à tout citoyen, car qui serait alors l’assistant de l'assistant ? Les hommes ne peuvent être éduqués par des machines, et bien qu’il puisse y avoir des robots de maçonnerie ou des robots éboueurs, il n’y aura jamais de robot maître d’école [G. K. n’a manifestement jamais rencontré un professeur français de 2018] ou gouvernante à domicile. La conséquence de ce genre de théories, c’est qu’une personne nerveuse doit s’occuper d’une centaine d’enfants, au lieu d'une personne normale devant s’occuper d’un nombre normal d’enfants. Normalement, une personne normale agit sous l’impulsion d’une force naturelle, sans coût et ne requérant pas de salaire, la force de l’affection naturelle que l’on a pour ses enfants et qui existe même chez les animaux. Si vous coupez cette force naturelle pour lui substituer une bureaucratie payante, alors vous êtes comme un idiot qui doit payer les gens à tourner la roue de son moulin, parce qu’il a refusé d’utiliser le vent ou l’eau qu’il pouvait avoir gratuitement. Vous êtes comme un fou qui arrose attentivement le jardin avec un arrosoir, tout en le protégeant de la pluie avec un parapluie.

Il est devenu nécessaire de nos jours de débiter ces banalités, car…"


Eh oui, les fous nous obligent à perdre notre temps à rappeler des évidences. A très bientôt !