mercredi 14 novembre 2018

La vérité n'est pas libérale.

"Si la vérité - adéquation du réel et de l’intelligence - libère, elle n’est, par nature, jamais libérale, jugeant et condamnant les actes qui enfreignent ses principes inaltérables. C’est la charité qui est libérale, si l’on peut dire, au sens noble du terme, ne jugeant ni ne condamnant les personnes, cherchant seulement à les sauver. « L’Église est intransigeante en principe parce qu’elle croit, elle est tolérante en pratique parce qu’elle aime. Les ennemis de l’Église sont tolérants en principe parce qu’ils ne croient pas, et intransigeants en pratique parce qu’ils n’aiment pas », résumait le P. Garrigou Lagrange. Et le chrétien doit toujours concilier l’impératif de la vérité qui libère avec celui de la charité qui excuse et supporte tout (saint Paul). Aimer quelqu’un c’est refuser de lui mentir mais lui faire savoir la vérité avec miséricorde."

Rémi Fontaine. Je reviens sur cette phrase : 

"L’Église est intransigeante en principe parce qu’elle croit, elle est tolérante en pratique parce qu’elle aime. Les ennemis de l’Église sont tolérants en principe parce qu’ils ne croient pas, et intransigeants en pratique parce qu’ils n’aiment pas."

Si j’y ajoute que les musulmans sont intransigeants en principe parce qu’ils croient (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas capables de pharisaïsme, mais ce n’est pas mon sujet), et intransigeants en pratique parce qu’ils n’aiment pas, j’aurais décrit mon propre itinéraire, du Jean-Pierre Voyer de la Diatribe d’un fanatique, admiratif de ce qui s’est passé le 11 septembre, à maintenant : on peut être anticapitaliste et antimatérialiste de façon bien plus saine que celle de l’ « Islam révolutionnaire » (quelle que soit la validité de ce concept, qui n’est pas non plus mon sujet). Et puisque j’en suis à parler de ma trajectoire, je me disais ces jours-ci qu’il n’était tout de même pas insignifiant que la lecture de J.-P. Voyer m’ait conduit à celle de Wittgenstein, celui-ci étant entre autres choses un continuateur de Thomas d’Aquin. Fin de la parenthèse personnelle, certes moins importante que les principes clairement (re)formulés par R. Fontaine et le père Garrigou Lagrange.