"Jamais nous n’avons été aussi libres que sous l’Occupation."
Vous connaissez sans doute ce célèbre paradoxe de Sartre - qui, mine de rien, approchait à sa manière une vérité d’importance relative aux différences entre catholicisme et protestantisme et/ou kantisme : peut-être est-il plus aisé d’être libre quand la règle vous est extérieure, et qu'elle vous offre des marges de jeu, que lorsque vous devez vous plier à des injonctions dont vous êtes plus ou moins l’inventeur, le créateur, l’initiateur… (C’est d’ailleurs pour cela que la nouvelle Occupation, en cours de mise en place, nous laissera moins « libres » que celle dont parlait Sartre, puisque nous sommes supposés en être les acteurs à la fois dynamiques et dociles, et dynamiques parce que dociles.)
Je vous parle de ça dans la mesure où cette phrase m’est revenue en mémoire devant le spectacle, que je suis enfin allé voir, de Notre-Dame telle qu’en elle-même l’incendie l’a découverte. Jamais je ne l’ai vue aussi belle que maintenant, tel fut mon premier sentiment, comme si son état de faiblesse actuelle la grandissait encore. - Et puis, entre nous, cette flèche manquante ne me manque pas trop, même si les grues des travaux et investigations actuellement présentes empêchent de se faire une idée concrète de ce que serait notre cher édifice sans la symbolique phallique Viollet-le-Ducienne…
- Finalement, j’ai trouvé une autre citation, une phrase d’Emmanuel Berl que je trouve lumineuse, donc vous aurez aujourd’hui deux livraisons pour le prix, si j’ose dire, d’une, joyeuses Pâques :
"A mesure que le progrès se développe, il se démasque. Il vise beaucoup moins le bonheur que la puissance."
Vous êtes prévenus !
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