mardi 25 juin 2019

"Il existe une sorte de meurtre de la femme nue, on le nomme histoire de l'art moderne."

Je poursuis le filon Muray-Rubens, c’est l’extase ! : 

"Dieu est-il un artiste ? La question, à vrai dire, n'est toujours pas tranchée. Ce qui est sûr, c'est que depuis qu'il est « mort », il n'y a plus de femmes nues dans la peinture. Coïncidence ? Ce qui ne fait également aucun doute, c'est qu'on le voit dès le début, dès sa Création, mettre le critère du goût en avant. Ce qui devient mystérieux, à partir de là, c'est de savoir dans quelle mesure cette autojustification divine nous serait, à nous, communicable. Cette euphorie, ce plaisir." (Muray fait ici allusion à la satisfaction de Dieu dans la Genèse, contemplant son œuvre "Ki tob !" - "Quel bien !").

"Dans l'échelle des genres, des plus nobles jusqu'aux triviaux, il en fallu du temps pour qu'il remonte, le paysage, jusqu'à occuper la plus haute place ! Le « sentiment de la Nature », pour m'exprimer comme les manuels scolaires, a quand même fini par l'emporter. Le coup de pouce hollandais, dans cette victoire, ne me paraît pas du tout négligeable (il serait peut-être amusant de resituer les impressionnistes dans cette perspective insolite)."

"La nudité en tant que problème par rapport au paysage viendra plus tard, lorsque le paysage aura une existence si envahissante que le corps entier dénudé ne pourra même plus le traverser. Ce sera le calvaire de Cézanne, ce sera le début de nos temps modernes."

"Zola va attaquer son grand roman sur la peinture, l'Œuvre, qui culmine dans l'impossibilité, pour son héros, de placer une femme nue sur une toile. Les modèles ne sont plus approchables. Fini. Ou presque. Quelques exceptions encore (Renoir, Matisse, Modigliani), et ce sera vraiment terminé."



Stade suivant : "la propagande pour le moins de sexuel possible dans le meilleur des mondes athlétiques."