dimanche 23 juillet 2006

Personnel, impersonnel.

J'apprends le décès de Pierre Scias, qui tenait la librairie Actualités, rue Dauphine - pour laquelle j'avais d'ailleurs, très exceptionnellement, fait une fois de la publicité.

Il n'aura pas survécu longtemps à A.M. Al-Zarkaoui, dont une photographie ornait son bureau. Dans une odeur d'encens et de vieux livres, France-Musique souvent en fond, il (Pierre Scias, pas Al-Zarkaoui) vous accueillait avec un mélange de froideur polie et de chaleur humaine qui donnait une idée de ce que pouvait être, et de ce qui pouvait susciter, le respect. La qualité de son stock faisait le reste - quand bien même il devait j'imagine surtout vivre grâce à ses ventes de comics, ce que l'une des rares références que j'aie pu trouver sur Internet le concernant aurait tendance à confirmer.

La librairie qu'il tenait, une des seules à vendre les livres de Jean-Pierre Voyer, sera sans doute, comme le vieux bar qui lui était adjacent et où paraît-il Guy Debord s'est souvent mis mal (print the legend), bientôt transformée en agence immobilière ou en magasin de fringues.

Je ne vous ennuie plus avec cet hommage post-mortem. Je souhaitais adresser un dernier salut à quelqu'un dont je m'étais pris à me dire que j'apprendrais bientôt à le connaître. Trop tard.



Et pendant ce temps, Israël continue... (texte précédent). C'est une des interprétations possibles de la phrase de K. Kraus :

"L'état dans lequel nous vivons signifie vraiment que le monde sombre : il est stable."

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