samedi 1 juillet 2006

Gauchistes, encore un effort pour découvrir le monde.

Le dernier ouvrage d'Alain Brossat, La résistance infinie,

Brossat

présente le double avantage de s'attaquer à certaines des idées actuellement en cours à l'extrême-gauche, ce qui nous permettra de poursuivre le dialogue entamé - si cette formulation n'est pas excessive - avec des gens comme Etienne Chouard ou Jacques Rancière, comme de situer la tendance de l'"extrême-gauche" que peut représenter A. Brossat par rapport à l'ensemble des positions politiques intéressantes d'aujourd'hui.

L'idéal serait d'établir une typologie des idées politiques contemporaines, ou plutôt vivantes, un tableau d'ensemble clair, dans lequel chacun pourrait retrouver les points où ses propres idées correspondent ou non à celles de tel ou tel. Nous n'en sommes pas là !

Ce livre assez bref (180 pp. environ) est constitué de plusieurs chapitres, à la fois indépendants et reliés les uns aux autres. Il me semble que le fil directeur est le suivant :

- une première partie polémique consacrée aux mouvements théoriques de "ré-enchantement" de la démocratie, partie qui nous retiendra le plus longtemps ;

- trois chapitres d'actualité, consacrés au 11 septembre, au 21 avril (j'ai résumé son propos ici), et à l'agression américaine en Irak, lesquelles contiennent autant des thèses sur ces événements - thèses qui nous occuperont peu - que des illustrations des limites des idées de ce que j'appellerai désormais, par commodité, la mouvance Chouard-Rancière, lorsqu'on les applique à des pareilles secousses ;

- un chapitre au statut plus vague, à mi-chemin entre la philosophie politique, la sociologie et l'étude de moeurs à la Philippe Muray, sur les peurs contemporaines, chapitre que l'on peut lire comme une attaque contre l'individualisme contemporain ;

- une dernière partie consacrée à l'idée de communauté, celle où M. Brossat propose le plus de "solutions" - nous verrons sous quelle forme -, celle aussi que je critiquerai le plus.


Le début, qui est aussi la thèse centrale du livre, prend la forme d'une attaque contre :

- les développements de Jacques Rancière sur l'égalité ;

- plus généralement, les volontés de retour aux sources de la démocratie grecque, lesques tentent de donner un nouveau sens et une nouvelle vitalité à "notre" démocratie.

L'offensive porte d'abord contre l'idée, développée notamment dans La haine de la démocratie (La fabrique, 2005), que l'égalité "de n'importe qui avec n'importe qui" n'a pas à être philosophiquement démontrée ou infirmée : elle se prouve chaque jour dans notre comportement. On peut, prenons tout de suite un exemple extrême, insulter un inférieur hiérarchique, l'humilier, reste que si l'on veut qu'il obéisse il faut bien lui donner des ordres, donc lui parler, donc le considérer comme capable de comprendre ce que nous disons (y compris lorsqu'on l'humilie...), donc finalement, malgré qu'on en ait, le considérer dans la pratique comme égal. J'ai déjà dit le bien que je pense de cette idée - qui a d'ailleurs un petit côté Wittgenstein : voyons, dans la vie quotidienne, comment les choses se passent -, j'ai déjà aussi exprimé ce qui me semble être le revers de sa médaille : si les gens sont si égaux que ça de toutes façons, pourquoi alors s'occuper de politique, d'institutions, d'injustice, etc. ? M. Brossat enfonce le clou de la même façon : cette idée-là ne débouche sur rien de concret politiquement. On pourrait même en faire un alibi ou un motif d'un conservatisme de l'ordre juste, pour parler comme Benoît XVI et Ségolène Royal, idée que j'ai exprimée sous forme de paradoxe il y a peu. Mais restons-en là pour l'instant sur ce sujet.

A. Brossat attaque J. Rancière sous un autre angle. N'ayant pas lu La mésentente (Galilée, 1995), à laquelle il est fait allusion ici, il se peut que je reproduise des attaques injustes contre ce livre. Mais si l'on suit M. Brossat, cette thèse de l'égalité de tous avec tous est particulièrement illustrée par M. Rancière dans le domaine de la prise de parole, quand le dominé fait irruption dans le débat et par son récit comme par ses arguments se met à exister dans le champ politique, montrant qui plus est de facto qu'il est l'égal de tous. Le mouvement ouvrier, les sans-papiers plus récemment, proposent de belles démonstrations par l'exemple de cette thèse, dont A. Brossat ne nie pas qu'elle puisse être féconde dans certains cas, mais dont il estime, que, globalement, étant donnée l'évolution du monde, et notamment des "démocraties libérales", sa portée effective est de plus en plus réduite, puisque justement ces régimes se révèlent de plus en plus doués pour supprimer tout espace où cette prise de parole soit possible.

Le chapitre sur le 11 septembre - la destruction des tours comme une sorte de cri de rage muet, presque aphasique - illustre cette idée à partir d'une comparaison avec un roman de Melville, Billy Budd, dans lequel le dominé, injustement accusé et privé de parole par le dominant, ne peut se rebeller qu'en poussant un cri et en tuant net le maître. Quoi qu'il en soit de ce parallèle et de cette interprétation du 11 septembre (sur laquelle je reviendrai), il me semble qu'Alain Brossat n'a pas tort de rappeler que les thèses comme celles de Jacques Rancière sur la prise de parole présupposent qu'il soit possible de prendre la parole et d'être entendu, et que cela est, dans les cas vraiment importants, de plus en plus difficile.

Ce thème de la parole n'est pas propre à J. Rancière, et encore moins son retour aux Grecs pour tenter de capter l'essence de la démocratie. De Castoriadis à Badiou en passant par E. Chouard et nombre d'auteurs vers lesquels le site de ce dernier nous renvoie, le mouvement ne date pas d'aujourd'hui qui cherche dans l'Athènes de l'Antiquité les clés qui nous permettraient de retrouver une "vraie démocratie". Alain Brossat ne nie pas l'intérêt potentiel de ces travaux - il a raison -, il estime qu'ils tombent à côté de la plaque, pour le simple motif qu'en réalité nous vivons dans un monde bien plus romain - inégalitaire, impérialiste, cynique... - que grec, à l'intérieur duquel ce genre de parlotes n'est d'aucune signification effective quant à la réalité et à la dureté des processus en cours (parlez-en aux Palestiniens). Il ne s'agit pas alors de jouer aux philosophes grecs, ce qui ne fait ni chaud ni froid aux généraux romains, mais de "se faire" gaulois ou plébéien, de moins chercher à bouger le régime de l'intérieur, "démocratiquement", que de l'extérieur - et si besoin est, et besoin il y a, violemment. D'où par exemple, je ne dirais pas le soutien au Hezbollah, car les membres de celui-ci s'en moquent comme de leur premier attentat, mais la qualification de celui-ci comme organisation politique, et non terroriste.

Je crois qu'Alain Brossat a en grande partie raison, mais que sa métaphore de notre "romanité" actuelle l'emmène trop loin. Il a raison de rappeler que la violence n'est pas à exclure a priori du domaine de l'action politique (p. 37), et que les dominants actuels (je n'aime pas trop cette terminologie, mais acceptons-là ici) jouent justement sur ce thème pour battre en brèche toute action un peu efficace. Il a raison aussi de stigmatiser l'inefficacité politique actuelle de ces thèmes de "ré-enchantement" de la démocratie - si ce n'est, tout de même, lors du 29 mai. Mais il se laisse emporter trop loin quand il en vient à considérer que tout ce qui se veut "grec" est soit insignifiant soit "allié objectif" du système impérial. D'abord parce que, tout sceptique que l'on puisse être, l'on ne sait pas de quoi ces mouvements vont accoucher dans le futur, ensuite parce qu'il faut bien tenir compte du fait que beaucoup de gens désapprouvent a priori toute forme de violence, enfin et surtout parce qu'il est important d'avoir plusieurs fers au feu. Je rappelais il y a quelques mois qu'une bonne partie des conquêtes ouvrières du XXè siècle, obtenues généralement dans la légalité, avaient eu lieu parce que l'URSS proposait un modèle concurrent et qu'il fallait attacher (affectivement, financièrement) les gens au système capitaliste parlementaire. Cela s'est fait aux dépens de toute la population d'Europe orientale. Je ne sais pas si une telle configuration peut se mettre en place de nos jours, et aux dépens éventuels de qui cela se ferait. Mais il me semble, pour utiliser des métaphores militaires comme le fait Alain Brossat, que dans une guerre il est important de varier les fronts, les objectifs, les angles d'attaque, les alliés. Il est difficile de plus de nier, sans préjudice des évolutions à venir, qu'Internet a ouvert de nouveaux espaces de prise de parole - pour combien de temps ?


Passons maintenant au dernier chapitre de cette Résistance infinie, dans lequel Alain Brossat présente, je ne dirai pas ses solutions, mais une sorte de modèle d'action, autour de l'idée de communauté. Ce chapitre est le moins bon du livre. L'on ne peut d'ailleurs qu'être surpris par le décalage entre l'acuité du début et la platitude romantique de la fin. On peut certes y voir le simple reflet de la plus grande difficulté qu'il y a toujours à construire qu'à détruire. Je crois - ce sera ma troisième partie - que le problème est plus profond. Mais tâchons d'abord d'argumenter notre propos.

Alain Brossat, après avoir illustré ses thèses du premier chapitre dans une série de variations sur le 11 septembre et l'agression américaine en Irak d'une part - lesquels montrent combien une approche comme celle de J. Rancière a peu à dire sur de tels événements, l'après 21 avril et l'apathie politique des Français d'autre part - qui montrent que le retour à une action politique "traditionnelle" n'est pas pour demain, propose une sorte de modèle de communauté d'action politique, bâtie sur l'engagement personnel, la liberté à l'égard du groupe, le respect des différences des autres mais la réunion autour d'un objectif commun. Ajoutons que ces communautés se forment un peu par hasard, parfois à la suite d'un événement fondateur (tout ce chapitre subit l'influence d'Alain Badiou), ce qui explique d'ailleurs pourquoi elles réunissent des gens différents les uns des autres. Les exemples pris - les "hommes -bibliothèques" de la fin de Farenheit 451, la "brigade internationale" de Land and freedom, la bande de Robin des bois - sont peut-être sympathiques, voire charmants,

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ils ne sont pas non plus enthousiasmants. Et puis que faire de tout ça, si ces communautés ne se forment que par hasard, à la suite de choix individuels synchronisés (plus ou moins) mais indépendants les uns des autres et imprévisibles pour les individus eux-mêmes...

Le premier problème, en fait, ce sont les présupposés théoriques d'Alain Brossat dans ce chapitre. Il commence par vouloir nettoyer le concept de communauté, en critiquant la vision passéiste d'un côté, sociologisante de l'autre (Julien Freund nous a rappelé récemment que ces deux visions étaient étroitement liées), des communautés d'avant 1789, mais il confond allègrement la vision holiste des choses, c'est-à-dire la conscience que la société vient avant l'individu, et l'éloge, plus ou moins caricatural selon les auteurs, de la société féodale communautaire et hiérarchisée - d'où (p. 164) la réunion de ces deux visions sous la catégorie d'une "conception essentiellement sociologique", ce qui ne veut rigoureusement rien dire.

Qui plus est, Alain Brossat schématise à l'excès ce que l'on peut penser d'une communauté. Seuls les plus cons des plus cons des conservateurs peuvent estimer qu'il y eut une époque de havre de paix communautaire où chacun était à sa place, heureux de l'être, et où la société n'était jamais traversée d'aucun conflit ni aucun sentiment d'injustice. Prendre appui sur une nostalgie aussi débile pour discréditer une approche holiste de la société, avec toutes les stimulantes difficultés qu'elle pose, est bien léger. Ce qui est intéressant, au contraire, c'est que la hiérarchie communautaire pose à la fois un ordre, dans lequel la majorité se reconnaît, et des germes de désordre (soit que le système dérape, soit, plus généralement, que l'on veuille jouer avec pour s'élever, ou pour en tirer le meilleur profit possible). "Il faut le système, et il faut l'excès", cette formule qui est je crois de Georges Bataille, décrit assez bien ce que l'on peut trouver de fécond dans l'idée de communauté.

Je spécule un peu maintenant, mais l'occasion est bonne pour pointer une confusion qu'ici Alain Brossat me semble faire, et Dieu sait qu'il n'est pas le seul, la confusion, dénoncée par Louis Dumont dans Homo Hierarchicus (Gallimard, 1966, rééd. "Tel", avec une très importante postface, 1979), entre statut et pouvoir. Aussi brièvement que possible : ce n'est pas parce que vous êtes situé plus haut dans la hiérarchie de la société que quelqu'un que vous avez pouvoir sur lui. Dans le cas de la société indienne, étudiée par Dumont, où les hiérarchies sont beaucoup plus entremêlées et soumises à bien plus de critères, parfois presque antithétiques, que les cas extrêmes des brahmanes et des Intouchables ne le laissent supposer (et encore, même pour eux les choses ne sont pas si simples), il arrive que des groupes situés "en bas" dominent d'autres groupes situés "en haut". Dans sa critique de la conception "sociologique" de la communauté, A. Brossat me semble passer à côté de ce point important. D'où s'ensuit une conception bien myope et trop négative de la hiérarchie.

On peut toujours penser que je sors mes références préférées à tout bout de champ, que je m'éloigne du livre de M. Brossat, mais il me semble au contraire que si ce qu'il propose en termes de communauté, si le contrepoint positif qu'il a tenu à faire figurer à la fin d'un livre surtout critique, est si plat, c'est à cause de l'abstraction trop grande avec laquelle il manie ce concept de communauté, et que cette abstraction est hélas bien trop répandue. Ce qui fait que l'on se fout un peu de ce qu'il "propose" en la matière, ce qui est tout de même peut-être dommage. Ceci sans trop insister sur le fait que notre professeur d'université n'a pas encore, à notre connaissance, pris le maquis... (Je signale à ce propos une initiative politique qui me plaît (il y en a) : cacher et protéger les enfants de sans-papiers poursuivis par la police.)


Elargir le propos peut contribuer à argumenter ces derniers points de vue. Il y a chez Alain Brossat, malgré l'intérêt de ses critiques contre la mouvance Chouard-Rancière, malgré un sens des réalités sur lequel je vais bientôt revenir, une façon de s'arrêter au milieu du gué théorique qui me semble symptomatique de certaines difficultés de "l'extrême-gauche" actuelle - ou, plus précisément, des gens issus de l'extrême -gauche passée et qui n'ont pas complètement renoncé à réfléchir à ce qui se passe autour d'eux.

Car Alain Brossat, comme d'autres (je pense notamment à Alain de Benoist) rejette désormais le clivage gauche-droite (pp. 39-40), a, comme Philippe Muray (que ce clivage n'intéressait pas beaucoup non plus, sauf quand il piquait une colère parce la gauche avait gagné une élection), une vraie sensibilité pour le quotidien (notamment p. 61 et, avec d'ailleurs une belle intuition "sociologique", p. 146) et la façon dont les gens ont tendance à se réfugier du monde dans leur petit moi surévalué (Ad Muray per Foucault, somme toute) : il dispose donc d'une bonne longueur d'avance sur ceux qui persistent à ne voir les réalités sociales que le sous le seul angle de l'oppression "économique". Il y a d'ailleurs plus d'un point commun entre la vision - inspirée de Walter Benjamin, souvent cité ici - du train-train politique, ou politicien, actuel, comme désastre permanent, et la vision judéo-chrétienne pessimiste d'un Muray sur la société, même si les "solutions" trouvées sont antithétiques : le repli sur soi (expression non péjorative) d'un côté, un certain idéal de communauté de l'autre (une nouvelle référence sociologique, d'ailleurs : ce que M. Brossat appelle communauté est en fait une secte, au sens (non péjoratif, bis) donné par ce terme par Max Weber dans L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme).

Mais là n'est pas la question - et je n'ai quant à moi pas de "solution", j'essaie surtout de comprendre les données des problèmes en cours. La question, donc, n'est pas non plus la persistance chez M. Brossat de valeurs dites "de gauche", qui n'ont faut-il le souligner rien de nuisible en elles-mêmes (justice, morale...) - on peut d'ailleurs s'étonner que la notion de morale ne soit explicitement introduite que tardivement, au détour d'une ligne, qu'elle soit absente du numéro "plébéien" du premier chapitre que pourtant elle fonde. Coup de frime ou gêne par rapport à la façon dont la notion de morale est quotidiennement galvaudée par ceux qui se disent de gauche ? Quoi qu'il en soit, la question - ou le problème - n'est pas non plus dans le romantisme indécrottable des gens comme Alain Brossat, quelque agaçant que puisse être de son point de vue son dernier chapitre, romantisme certes mâtiné désormais de Benjamin et de Badiou, donc "fragile", "éphémère", "minoritaire", "imprévisible", etc., comme les communautés vantées ici, mais romantisme tout de même - et l'utopie n'est alors jamais bien loin.

Le problème est, me semble-t-il, dans la difficulté qu'éprouve au bout du compte Alain Brossat à se mettre vraiment à la place des autres - difficultés où l'on peut voir peut-être le symétrique à l'attitude de "professeur maquisard" que j'ai raillée ci-dessus. Sa thèse sur le 11 septembre comme cri de rage muet n'est pas inintéressante, l'explication qui la sous-tend reste bien banale : explication par la misère, ce qui est certainement insuffisant - il y a la haine de nous aussi pour ce que nous sommes - et pose des problèmes factuels - le 11 septembre comme à Londres, ce sont des gens pas du tout miséreux qui sont allés jusqu'à la mort pour nous tuer. Et dans le cas du 21 avril, on ne peut manquer de relever la tendance de l'auteur à critiquer les gens qui ont voté Le Pen pour rallumer une certaine flamme politique, une certaine idée du conflit (pp. 109-110) - comme si, finalement, et même si on ne partage pas leur point de vue, il y avait tant de solutions que cela pour remettre un peu de conflit dans le jeu politique actuel, et comme si, finalement, Alain Brossat avait partagé la "petite frayeur brune" des bons citoyens qu'il épingle à juste titre dans le même chapitre (p. 112), et voulait pour cela faire payer ceux qui ont voté Le Pen en ce jour historique du 21 avril.


En résumé et pour conclure, ce qui est intéressant dans cette Résistance infinie (drôle de titre, d'ailleurs), c'est cet effort méritoire mais incomplet pour ramener la politique du ciel des idées vers la réalité des comportements et des pratiques, effort qui bute, d'une part sur un reste de conception gauchisante - essentialiste et diabolisante en l'occurrence - du pouvoir en général et de l'Etat en particulier, d'autre part sur une compréhension lacunaire des motivations des gens. Ce qui on s'en doute va ensemble : si l'on donne à l'Etat une part trop importante, on dessaisit les hommes d'une partie de leurs responsabilités, pour le meilleur et pour le pire, et de leurs enthousiasmes, bien ou mal investis.

Bien entendu, il peut être légitime de critiquer ces motivations et d'espérer qu'elles évolueront. Je suis le premier à râler que l'ensemble de la population pense trop à l'argent. Encore faut-il considérer patiemment la nature et le poids de ces motivations avant que de les critiquer. C'est certes plus "sociologique" et moins exaltant que de se rêver en Robin des bois et d'espérer se taper Olivia de Havilland,

olivia

mais si l'on veut vraiment dépasser le clivage gauche-droite, dont il est effectivement vrai pour une large mesure qu'il n'est entretenu par la classe politique actuelle que pour lui permettre de rester au pouvoir (à tour de rôle), eh bien c'est je crois un préalable indispensable.

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