mercredi 6 décembre 2006

Jean Mineur (bis).

M.-E. Nabe, qui doit bien toucher des droits d'auteur de temps à autre, devrait me payer pour la pub que je lui fais : son dernier tract (http://marc.edouard.nabe.free.fr/etlittellniquaangot.pdf) est de nouveau une réussite. Pas besoin d'avoir lu ou non Les bienveillantes pour profiter de ce texte - un seul extrait :

"«Qui peut savoir comment nous nous serions comportés à l’époque ?» répètent en chœur les pseudo-intellos qui adorent se donner du frisson rétrospectif... Eh bien, moi je sais : très mal ! Je connais beaucoup d’antinazis d’aujourd’hui qui auraient fait d’excellents SS d’hier... Quand on assiste à tous ces débats stériles où quinze sociologues, écrivains, psychanalystes, historiens, témoins, politiques s’interrogent sur la raison qui a fait que le nazisme a pu être possible, on a envie de leur dire en faisant un tour de table : «Mais c’est à cause de vous !» Pour l’instant, on ne peut pas aller plus loin. Tout le monde sait, mais personne ne peut le dire. C’est encore trop tôt pour répondre clairement à la vraie question : «pourquoi cela s’est-il produit». Soixante ans après, on en est toujours au «comment cela a-t-il pu être possible». Le «comment» a bon dos ! Il permet à tous ceux qui bandent en secret pour le nazisme, tous les voyeurs d’Auschwitz, les refoulés de l’extermination, les amoureux de la mort, de se planquer derrière la «volonté de comprendre».

Comment les nazis s’y sont pris, c’est une discussion de chef de gare. Se fasciner pour la bureaucratie qui a permis le génocide, c’est encore rester au degré zéro de l’Histoire et de la Vérité. Travail de gratte-papiers et d’archivistes ! En ce sens, révisionnistes bornés et mémorialistes hystériques sont dans le même panier de crabes. Le «pourquoi les Allemands en sont arrivés là ?» impliquerait trop de descentes dans l’enfer des sociétés occidentales du XXe siècle (et du début du XXIe), et pourtant il faudra bien qu’on y voie clair une bonne fois pour toutes. Sans l’éclaircissement définitif de ce problème, le monde ne pourra plus avancer, car c’est de ça, et de rien d’autre, que souffrent les âmes culpabilisées ; c’est ça qui bouche l’accès au bonheur depuis 1945 : la non-réponse à cette question : «pourquoi les nazis voulaient détruire les Juifs ?» Et ça, ni Poliakoff, ni Hilberg, ni Littell aujourd’hui n’y répondent. Leur silence est si fort qu’on pourrait même rajouter un second «pourquoi ?» au premier, mais, comme chacun sait, ici il n’y a pas deux pourquoi..."


Bon, en ce qui me concerne, j'ai plutôt tendance, quand je lis ou entends le mot "bonheur", à sortir mon revolver, mais sinon...




P.S. : Je pensais avoir pu pour une fois partir en vacances sans que cela ne provoque de catastrophe. Mais R. Redeker va écrire un livre, paraît-il... Pauvre monde, pauvre monde - et quand on pense que c'est le meilleur possible... Ach, faisons contre mauvaise fortune bon coeur, et puisque, ainsi que nous le sous-entendions en introduction, nous ne sommes pas plus en fonds aujourd'hui qu'hier, appliquons la "jurisprudence Redeker" :

- je déclare donc que les intégristes musulmans sont des assassins (sans foi ni loi ?), des crapules, des lâches, des sadiques, des pédophiles, des zoophiles - des machistes, aussi, j'allais oublier -, qu'ils ne me font pas peur, que leurs tentatives pour étouffer la liberté d'expression de Robert Redeker, Clara Morgane, Ségolène Royal, tant qu'on y est, ou moi-même, est condamnée d'avance à l'échec, et qu'en plus ça ne m'étonnerait pas qu'ils soient un peu pédés sur les bords ;

- si l'un d'eux veut bien m'envoyer un mail de menaces, je transmettrai à la police, qui fera le nécessaire pour me trouver un éditeur ;

- il sera alors temps que je trouve un sujet de livre. Mais à ce moment-là j'aurais sans doute rencontré BHL, il aura bien une idée.

- en cas de best-seller, je peux reverser un pourcentage (à débattre).

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