Viva Italia.
Depuis des années je dois écrire un texte sur Sergio Leone, Jean-Pierre Melville, Jacques Demy et Valerio Zurlini, comme représentatifs, dans leur travail des années 60, chacun au sein d'un genre différent (western, polar, comédie musicale, mélo) d'un tournant maniériste qui fut aussi le chant du cygne stylistique de ces genres, avant que la triste réalité ne s'empare d'eux. Il peut paraître étonnant de classer comme "réalistes" les membres de la génération suivante, américaine (italo-américaine en l'occurrence) - Scorcese, de Palma, Coppola, Cimino, dont la sensibilité lyrique, ou "opératique", si l'on préfère, n'est pas un secret, mais il suffit de comparer Un flic et Mean Streets, séparés d'une seule année, pour voir ce que je veux dire.
Quelques acteurs et actrices communs, à la beauté parfois sublime, souvent figée, un sens presque dérisoire du hiératisme des corps, un mélange de solitude et de protection de soi par le travail en troupe, l'influence patente de grands anciens (le Visconti du Guépard, le Hitchcock de Vertigo à Marnie), le rôle de l'Italie là-dedans - Daney écrivait, à propos de Berlusconi, que l'Italie qui durant la Renaissance avait donné le tempo à l'occident, était peut-être en train d'inventer les formes dans lesquelles celui-ci allait se dissoudre : de ce point de vue le rapport au genre des cinéastes en question s'inscrirait dans une histoire plus large, à la fois en réalité italienne et américaine, via donc les italo-américains de la génération suivante.
Bref, en attendant de voir si j'explore un jour plus avant cette intuition, un petit échantillon, à la fois dramatique et carnavalesque, entre le western, la comédie et l'opéra...
"Bravo..."
Libellés : Berlusconi, Cimino, Coppola, Daney, De Palma, Demy, Dr Orlof, Hitchcock, Leone, Scorcese, Visconti, Zurlini
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