Philosophie de l'action.
Cela commence par une citation de Drumont, qui fait presque penser à du Badiou... en moins athée tout de même :
"Le grand homme n'est pas un homme comblé de dons extraordinaires, c'est un homme ordinaire qui veut résolument accomplir tout ce que Dieu attend de lui ; il sait qu'il y a une volonté divine, une idée de Dieu sur le monde, et il s'efforce simplement, ingénument, de correspondre à cette idée." - J'ai failli écrire "dans le monde", plutôt que "sur", et peut-être aurais-je eu raison -
et cela continue, quelques lignes plus loin par ce commentaire de Bernanos, où une forme d'anticléricalisme mâtinée de sociologie wébérienne débouche non sur le scepticisme mais sur la théologie et la métaphysique :
"Le cardinal de Retz, un Saint-Simon, et si près de nous, un Balzac ou un Veuillot, ont exprimé la même surprise en face de ce phénomène social : l'impuissance brouillonne des honnêtes gens, l'étonnante duperie qui, d'invocateurs ou de prêcheurs du mieux, les fait incessamment serviteurs du pire, par une sorte d'âpre et comique fatalité. Balzac seul, qu'une certaine grossièreté de nature préserve des élégants contresens à l'usage des moralistes mondains, et qui va toujours droit devant lui, avec sa force de lion, semble avoir entrevu au moins l'un des solutions de ce problème de psychologie : l'éducation religieuse ne saurait transformer à coup sûr une âme médiocre. Trop souvent elle n'y fonde rien, n'imprime en elle, comme au fer rouge, que la terreur de la mort, du Jugement, de l'Enfer, et cette dévotion superstitieuse, à peine supérieure au fétichisme des sauvages, qui dispense d'agir, au sens surnaturel, c'est-à-dire d'aimer." (La Grande Peur..., ch. IV, pp. 110-111)
Formule tellement importante que je ne relèverai que pour mémoire l'erreur commise sur la religion des Sauvages. A suivre !
"Le grand homme n'est pas un homme comblé de dons extraordinaires, c'est un homme ordinaire qui veut résolument accomplir tout ce que Dieu attend de lui ; il sait qu'il y a une volonté divine, une idée de Dieu sur le monde, et il s'efforce simplement, ingénument, de correspondre à cette idée." - J'ai failli écrire "dans le monde", plutôt que "sur", et peut-être aurais-je eu raison -
et cela continue, quelques lignes plus loin par ce commentaire de Bernanos, où une forme d'anticléricalisme mâtinée de sociologie wébérienne débouche non sur le scepticisme mais sur la théologie et la métaphysique :
"Le cardinal de Retz, un Saint-Simon, et si près de nous, un Balzac ou un Veuillot, ont exprimé la même surprise en face de ce phénomène social : l'impuissance brouillonne des honnêtes gens, l'étonnante duperie qui, d'invocateurs ou de prêcheurs du mieux, les fait incessamment serviteurs du pire, par une sorte d'âpre et comique fatalité. Balzac seul, qu'une certaine grossièreté de nature préserve des élégants contresens à l'usage des moralistes mondains, et qui va toujours droit devant lui, avec sa force de lion, semble avoir entrevu au moins l'un des solutions de ce problème de psychologie : l'éducation religieuse ne saurait transformer à coup sûr une âme médiocre. Trop souvent elle n'y fonde rien, n'imprime en elle, comme au fer rouge, que la terreur de la mort, du Jugement, de l'Enfer, et cette dévotion superstitieuse, à peine supérieure au fétichisme des sauvages, qui dispense d'agir, au sens surnaturel, c'est-à-dire d'aimer." (La Grande Peur..., ch. IV, pp. 110-111)
Formule tellement importante que je ne relèverai que pour mémoire l'erreur commise sur la religion des Sauvages. A suivre !
Libellés : Badiou, Balzac, Bernanos, Drumont, Retz, Saint-Simon, Veuillot, Weber
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