"L'important est qu'il soit né." - Laissons la parole à d'autres.
"M. Cohn-Bendit a fortement critiqué l’Allemagne pour sa non-participation à la guerre. Bien que ce soit une réaction plutôt sentimentale, pour quelqu’un de ma génération, celle de 1968, le fait qu’un ex-soixante-huitard, allemand d’origine juive, critique l’Allemagne pour son pacifisme apparent a quelque chose de surréaliste. Mme Joly, candidate des Verts français à l’élection présidentielle, qui critique les défilés militaires du 14 juillet — ils sont peut-être ringards, mais ne font pas grand mal —, approuve à 100 % la guerre et s’est même inquiétée du fait que celle-ci serait difficile à mener sans troupes au sol. A la suivre, les soldats français devraient être verboten sur les Champs Elysées, mais autorisés à Tripoli. Tout cela montre le chemin accompli, si l’on peut dire, dans la gauche, particulièrement celle issue de 1968, en ce qui concerne le militarisme et l’impérialisme « humanitaire ». Comble de l’ironie, les « fascistes » du Front national condamnent la guerre sans ambages. Ce qui fait que je me retrouve être « objectivement proche de l’extrême droite » parce que j’ai gardé des positions qui étaient traditionnellement celles de la gauche sur la question de la guerre, du militarisme et du droit international."
Jean Bricmont, on ne peut plus clair. N. Sarkozy est un traître - que penser d'un homme qui lèche le cul d'un gars, s'humilie devant lui, avant de contribuer à sa mort quelques années après, d'autant que le gars en question n'a pas changé dans l'intervalle et qu'on le connaît depuis longtemps ? Dans un roman, cet homme serait la personnification du traître et du méchant - et c'est notre président... Et c'est un assassin, évidemment. Je répète ce que disait Simone Weil : "Notre époque est tellement empoisonnée de mensonge qu'elle change en mensonge tout ce qu'elle touche. Et nous sommes de notre époque." Sarkozy est tellement de notre époque, est tellement notre époque, qu'il change en ordure tout ce qu'il touche.
Époque amusante ceci dit par rapport aux contes qui ont bercé notre enfance, puisque les pro-Juifs (je n'ai pas écrit les Juifs, ni les philosémites) sont devenus idéologiquement proches des nazis, comme le relève de son côté A. Soral dans sa dernière vidéo.
Il n'y a pas de petits profits... C'est comme la récupération des dents en or des Juifs dans les camps à fin de revente, somme toute !
Mais époque qui ne laisse guère d'autre choix que de nommer les choses : Nicolas Sarkozy est un lâche et un assassin, en espérant contribuer à sa toute petite échelle à l'éclosion d'un mouvement de plus grande ampleur... Je parle comme un militant, mais le fait est là : ce n'est pas surestimer Nicolas Sarkozy, qui n'est bien sûr qu'un représentant, mais ô combien typique, de l'enculisme, que de constater qu'il pollue tout autour de lui. L'enculisme existait avant Sarkozy, c'est l'enculisme fondamentalement qui pollue, mais c'est Sarkozy qui actuellement le symbolise, presque avec innocence, et c'est pour ça qu'il peut nous faire autant chier.
Bref ! J'avais annoncé laisser la parole à d'autres. Ainsi que vous avez pu le constater, je ne suis pas d'une activité de tenancier débordante ces derniers temps. Une des raisons en est que je me suis remis à lire des romans, et qu'on extrait de ceux-ci moins aisément de belles phrases que lorsqu'on est dans Evola ou S. W. Je n'ai pu néanmoins m'empêcher de constater avec amusement que la morale politique de la série romanesque Harry Potter, que, stimulé par l'excellent incipit du dernier texte que lui a consacré M. Maso, je viens de m'enfiler en continuité, que la morale politique de cette série est tout à fait celle du « premier venu » :
"J'avais donné la preuve, dans mes jeunes années, que le pouvoir était ma faiblesse et ma tentation. C'est une chose curieuse à dire, Harry, mais peut-être que les plus aptes à exercer le pouvoir sont ceux qui ne l'ont jamais recherché. Ceux qui, comme toi, reçoivent la responsabilité du commandement et endossent ce manteau parce qu'ils le doivent, puis s'aperçoivent, à leur grande surprise, qu'ils le portent très bien." (Harry Potter et les reliques de la mort, éd. « Folio », p. 837.)
Sans transition, ce texte superbe :
"Miles mort ? Tout ça parce que son corps si déglingué s'est arrêté de fonctionner à Santa Monica le samedi 28 septembre 1991 ? Ça ne suffit pas pour ressentir la moindre tristesse ou le sentiment d'une perte. La mort des génies n'est qu'un accident de parcours dans leur destin. Miles est né immortel, il meurt immortel. Sa musique, ses musiques sont au présent, pour toujours, et lui est déjà ressuscité, en moins de temps qu'il n'en faut pour mourir. Pour tous ceux qui adorent Miles Davis, sa mort n'a aucune importance, l'important est qu'il soit né." (M.-É. Nabe, Miles Davis est mort ?, publié dans L'imbécile de Paris, n°3, 5 octobre 1991, texte intégral, repris dans Oui, p. 171.)
N.B. en date du 24.10 : j'avais attribué par erreur la direction de L'imbécile de Paris à J.-P. Voyer, on m'apprend que c'est Frédéric Pajak qui en était le directeur et rédacteur en chef. Mea culpa, je vivais avec cette fausse idée depuis bientôt 10 ans.
Libellés : BHL, Bricmont, Cohn-Bendit, Cormary, Enculisme, Evola, Harry Potter, Joly, Khadafi, Miles, Nabe, Pajak, Paulhan, Sarkozy, Soral, Voyer, Weil
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