"A cet instant précis de l'histoire du monde..."
"C'est juste que j'ai eu soudain envie de baiser cette Noire, par défi bien sûr, défi à la société si plan-plan con-con, où tant de choses sont décrétées ne se faisant pas, mais par besoin de bonheur surtout, par petite fête que je m'offrais à moi-même. Voir une femme et quelques secondes plus tard lui mettre son sexe dans le sien ou dans sa bouche est certainement la plus belle chose qui puisse arriver à un homme. Cette magie de l'instantanéité n'a rien à voir avec l'addiction sexuelle, ni avec l'adultère, ni avec l'abus de pouvoir. Moi, j'appelle ça de l'amour. Mais qui me suivra dans ce sens ? Quelques hommes qui savent que c'est par un trop-plein d'amour et de joie de vivre qui monte jusqu'à nous étouffer que nous sommes pris d'un désir brutal (c'est le désir qui est brutal, pas nous) de rendre hommage à la vie, et d'accomplir cette offrande, ce remerciement à l'univers et à la nature en déchargeant sa jouissance d'être vivant dans une femme. Moi, rien que le mot femme me fait bander, alors il faut comprendre qu'en voir une devant moi, qu'elle soit d'accord ou pas, qu'importe ! - elles sont de toute façon inconscientes de ce qu'elles provoquent comme cataclysme en nous - et avoir une chance de lui faire l'amour, c'est-à-dire construire avec elle une adoration de la vie à cet instant précis de l'histoire du monde, ne peut que me rendre fou. Voilà la vérité." (L'enculé, pp. 89-90)
Libellés : Moi, Nabe, Strauss-Kahn
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