Festivus, c'est lui.
"L'absence de culpabilité (...) ne peut être négative, voilà l'essentiel. Pourquoi la fête, pour une fois, une seule, ne durerait-elle pas ? Pourquoi la rupture, la maladie, la tragédie devraient-elles venir ? Pourquoi faudrait-il, par obligation, se priver de l'éternité ? Ma patrie d'origine est-elle systématiquement dans le louche, le sinistre, les coins marécageux ? Est-ce qu'il ne serait pas plus raisonnable, au contraire, de considérer tout échec, toute tragédie, comme prématurés ou accidentels ? La culpabilité est un fantasme de punition vécu par anticipation, une envie précipitée de résoudre l'énigme du Futur par le châtiment."
Cette phrase n'est pas d'un Festivus quelconque, mais de celui qui a l'a baptisé et décrit, Philippe Muray lui-même, au détour d'une page de son livre La gloire de Rubens (Grasset, 1991). La même année où il écrit L'empire du Bien (Belles-Lettres), premier jalon qui va le mener au cœur de notre nouveau monde, Muray rêve, le temps de quelques lignes, à une fête éternelle, à l'absence de toute forme de péché, et, ce qui n'est pas la même chose, de culpabilité. Certes c'est un Festivus par le haut, si je puis dire, puisque ce rêve se fait dans les jardins peuplés de créatures sensuelles et joyeuses par Rubens, mais c'est un Festivus tout de même. (N'oublions d'ailleurs pas que Festivus se croit toujours au-dessus des autres.)
C'est tout naturel : de même que Flaubert a formulé le bovarysme de son époque parce qu'il le portait en lui, de même Muray a vécu quelque chose de très commun à son époque, a partagé, même très momentanément, un des principaux rêves de son époque. Gloire à lui d'avoir su se déprendre aussi sec de ce vécu et de ce rêve, et de les avoir soumis à sa lucidité - caractéristique, l'emploi du terme "raisonnable" dans le passage que je cite.
Malheureusement, la vie intellectuelle française n'est pas faite que de Muray, on y croise aussi des Onfray. Pour ceux qui aiment rigoler et qui ont cinq minutes à perdre, voici le texte le plus con de la semaine. C'est aussi drôle que Muray, mais involontairement. Faute de grives...
Cette phrase n'est pas d'un Festivus quelconque, mais de celui qui a l'a baptisé et décrit, Philippe Muray lui-même, au détour d'une page de son livre La gloire de Rubens (Grasset, 1991). La même année où il écrit L'empire du Bien (Belles-Lettres), premier jalon qui va le mener au cœur de notre nouveau monde, Muray rêve, le temps de quelques lignes, à une fête éternelle, à l'absence de toute forme de péché, et, ce qui n'est pas la même chose, de culpabilité. Certes c'est un Festivus par le haut, si je puis dire, puisque ce rêve se fait dans les jardins peuplés de créatures sensuelles et joyeuses par Rubens, mais c'est un Festivus tout de même. (N'oublions d'ailleurs pas que Festivus se croit toujours au-dessus des autres.)
C'est tout naturel : de même que Flaubert a formulé le bovarysme de son époque parce qu'il le portait en lui, de même Muray a vécu quelque chose de très commun à son époque, a partagé, même très momentanément, un des principaux rêves de son époque. Gloire à lui d'avoir su se déprendre aussi sec de ce vécu et de ce rêve, et de les avoir soumis à sa lucidité - caractéristique, l'emploi du terme "raisonnable" dans le passage que je cite.
Malheureusement, la vie intellectuelle française n'est pas faite que de Muray, on y croise aussi des Onfray. Pour ceux qui aiment rigoler et qui ont cinq minutes à perdre, voici le texte le plus con de la semaine. C'est aussi drôle que Muray, mais involontairement. Faute de grives...
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