Rien de nouveau sous le soleil (qui se lève à l'Est). - Knocking on Heaven's door.
Certains ont des yeux pour voir. J'avais cité en juin 2005 des sentences prophétiques de Marx ("Il ne s'agit plus seulement de réduire les salaires anglais au niveau de ceux de l'Europe continentale, mais de faire descendre, dans un avenir plus ou moins proche, le niveau européen au niveau chinois...", 1867) et Engels ("La concurrence chinoise, dès qu'elle sera massive, aura vite fait d'aggraver à l'extrême la situation chez vous [aux Etats-Unis] comme chez nous, et c'est ainsi que la conquête de la Chine par le capitalisme poussera vers sa chute le capitalisme en Europe et en Amérique.", 1894) sur la Chine et l'avenir du capitalisme, voilà ce que je trouve chez Gobineau, lequel écrivait en 1856 à Tocqueville (Oeuvres t. II, "Pléiade", 1983, p. 955) :
"Vivrons-nous, commercialement, financièrement parlant, aux dépens de l'Asie ? Sucerons-nous sa substance ? Non, ce sera elle qui nous épuisera à la longue (...) La rapacité au gain, l'économie dans l'intérieur des familles, la sobriété extraordinaire, le bas prix des salaires, ce sont là des avantages contre lesquels nous ne pourrons jamais lutter, et eux, le jour où nous leur aurons fait des routes, où nous leur donnerons le pouvoir de placer des capitaux, sans risquer de les voir enlevés, dans des fabrications où ils excellent, ils nous donneront des cotonnades, des soieries, des produits agricoles [heureusement il y a la PAC !], tout ce que nous voudrons comme nous le voudrons, à des prix si bas qu'il nous faudra renoncer à la lutte."
Rappelons que Castoriadis ne dira pas autre chose, un siècle et demi plus tard.
Un conseil donc à tous ceux qui cherchent comment exister : jouez les Cassandre, il en restera toujours quelque chose...
(Lequel est Tocqueville ? Lequel Gobineau ?)
En complément, l'expression par Gombrowicz d'un des rêves récurrents de la modernité :
"Il nous faut trouver un moyen pour nous sentir de nouveau - et dans le sens le plus profond du terme - aristocrates." (Journal, 1953, "Folio", p. 97.) Eh oui, il faut, il faut...
Il n'est pas innocent que Gombrowicz ne précise pas quel est ce "sens profond", il est lucide - et girardien - de sa part de formuler la question en termes de sentiments et non en termes de réalité. A suivre !
"Vivrons-nous, commercialement, financièrement parlant, aux dépens de l'Asie ? Sucerons-nous sa substance ? Non, ce sera elle qui nous épuisera à la longue (...) La rapacité au gain, l'économie dans l'intérieur des familles, la sobriété extraordinaire, le bas prix des salaires, ce sont là des avantages contre lesquels nous ne pourrons jamais lutter, et eux, le jour où nous leur aurons fait des routes, où nous leur donnerons le pouvoir de placer des capitaux, sans risquer de les voir enlevés, dans des fabrications où ils excellent, ils nous donneront des cotonnades, des soieries, des produits agricoles [heureusement il y a la PAC !], tout ce que nous voudrons comme nous le voudrons, à des prix si bas qu'il nous faudra renoncer à la lutte."
Rappelons que Castoriadis ne dira pas autre chose, un siècle et demi plus tard.
Un conseil donc à tous ceux qui cherchent comment exister : jouez les Cassandre, il en restera toujours quelque chose...
(Lequel est Tocqueville ? Lequel Gobineau ?)
En complément, l'expression par Gombrowicz d'un des rêves récurrents de la modernité :
"Il nous faut trouver un moyen pour nous sentir de nouveau - et dans le sens le plus profond du terme - aristocrates." (Journal, 1953, "Folio", p. 97.) Eh oui, il faut, il faut...
Il n'est pas innocent que Gombrowicz ne précise pas quel est ce "sens profond", il est lucide - et girardien - de sa part de formuler la question en termes de sentiments et non en termes de réalité. A suivre !
Libellés : Castoriadis, Chine, Ecclésiaste, Engels, Girard, Gobineau, Gombrowicz, marx, Peckinpah, Tocqueville
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