"Les Juifs, les Arabes et moi."
Pourquoi ces guillemets ? Parce qu'il ne s'agit ni d'une confession, ni d'une provocation, ni du début d'une trahison. Juste d'une mise au clair de certains présupposés des discours tenus ici, présupposés dont je ne peux pas ne pas penser qu'ils sont partagés par d'autres, que ce soit là de ma part modestie (je n'ai rien inventé) ou prétention (les autres doivent penser comme moi).
En tout état de cause, je ne chercherai nullement aujourd'hui à élargir le propos ; j'en resterai à un diagnostic personnel, dans lequel le lecteur se reconnaîtra à des degrés divers, jusque peut-être au degré zéro.
Je ne me pensais pas si philosémite que cela, mais depuis que cette expression m'est venue au fil de la plume, je me suis progressivement rendu compte à quel point je l'étais. Ach, pas de chance, le communautarisme juif est à la pointe de l'insupportable, et l'état du même nom, ou plutôt du même adjectif, une aberration criminelle, de plus en plus aberrante et criminelle, quand bien même il ne se réduit pas à cela. Maintenant, le communautarisme juif n'est pas seul en son genre, et surtout Israël n'est pas le pire état de la planète, malgré toute sa bonne volonté actuelle. Mais depuis qu'ils ont, peut-être pas inventé le monothéisme (car il y a le problème Zoroastre), mais ouvert la voie à une religion si ce n'est fondée en dernière instance sur, du moins fortement orientée vers l'homme, les Juifs ont tellement participé à l'aventure humaine - et souvent, paradoxe des minorités opprimées, pour le meilleur - que je ne suis pas le seul, ceci peut être affirmé sans risque d'être sérieusement contredit, à leur en être reconnaissant. De ceci nous sommes nombreux à être conscients, éventuellement pour le pire, puisqu'en la matière nous comptons comme auguste prédécesseur Adolf Hitler, dont j'ai déjà noté que s'il détestait autant les Juifs c'était entre autres parce qu'il voyait en eux des rivaux de la race aryenne - ce que n'étaient pas dans son esprit les Arabes, trente-six niveaux en-dessous.
"Qui aime bien châtie bien" : les pro-israéliens à la Jean-Claude Milner n'ont pas tort de signaler des points de convergence entre l'antisémitisme des années 30 et la "réprobation d'Israël" actuelle, mais, sans revenir sur le fait que cela n'exonère en rien Israël de ses accablantes responsabilités, ils ne comprennent pas ou omettent d'indiquer que la colère actuelle à l'égard d'Israël est aussi un hommage rendu à l'intelligence des Israéliens en général et des juifs en particulier, si j'ose dire. Formulé autrement : si ce que fait Israël choque plus que les crimes chinois ou sri-lankais, ce n'est pas seulement pour les raisons géopolitiques qui font du Moyen-Orient un reflet particulièrement aigu de certaines des tensions actuelles, c'est parce que nous jugeons les Israéliens à notre propre aune, et que nous leur en voulons de nous décevoir de ce point de vue (ce qui ne signifie certes pas que "nous" soyons exemplaires au regard de nos propres valeurs).
Mais les Arabes... J'ai, sans doute est-ce obligatoire, élargi mon point de vue à d'autres que moi, revenons à notre point de départ, me, myself and I. J'ai beaucoup de respect pour la résistance des Palestiniens à tout ce qu'ils subissent, je rends hommage avec plaisir au courage des combattants anti-américains, en Irak ou à New-York, je partage une bonne partie du diagnostic de Jean-Pierre Voyer ("L’Occident est un monde déserté par l’esprit. L’Occident est le devenir monde de l’idéologie anglaise que l’on peut résumer ainsi : le bien et le bonheur sont mesurables. De ce fait, l’Islam, ce qu’il en reste, se trouve être la seule demeure de l’esprit dans le monde. Il se trouve donc sans concurrent. Pour qu’il y ait guerre des civilisations, encore faudrait-il qu’il y eût au moins deux civilisations, ce qui n’est pas le cas."), bien qu'il enterre peut-être l'"Occident" trop vite : il n'en reste pas moins que je ne connais à peu près rien au monde arabe, et que cela ne m'empêche guère de dormir. Ce n'est pas une fin de non-recevoir ou un refus de m'y intéresser : c'est juste comme cela, à l'heure où j'écris. En gros, j'ai lu trois sourates du Coran, d'ailleurs magnifiques, je connais une dizaine des mille et une nuits, et je sais que les Arabes ont inventé le zéro. Le catalogue est vite fait.
Cette méconnaissance ne trouble pas mon jugement - même si, c'est un fait, j'ai toujours été léger, du point de vue de la documentation, pour ce qui est des combats en Irak. Mais cette méconnaissance même, en général, et le fait que je n'aie pas hésité à dire du bien de M. Al-Zarkaoui malgré la faiblesse de mon savoir sur le sujet (et si ceci pouvait se justifier quant à l'aspect symbolique - fort - du personnage, j'aurais pu souligner plus cette dimension), en particulier, prouvent bien que je me permets ici un niveau d'approximation que je ne me serais pas permis avec les Israéliens (ce qui me rend assez sûr de moi au niveau géopolitique, pour ce qui est de mon appréciation globale sur le Moyen-Orient) et qui est un évident reste d'ethnocentrisme. (Après on retombe sur des problèmes classiques : le monde arabe n'est pas censé avoir les mêmes valeurs que nous, Israël si, donc cette discordance de point de vue et d'exigence peut s'expliquer. Certes, mais pas jusqu'à justifier sans le vouloir la théorie du choc des civilisations...)
Que l'on me comprenne bien : je ne cherche ni à me dédire, ni à incriminer des mouvements "pro-arabes" ou "pro-palestiniens" en les accusant de paternalisme. Evidemment, je ne suis pas naïf à ce sujet, mais, ici comme ailleurs, la bêtise de certains ne nuit pas, profondément, à la valeur de la cause qu'ils défendent. Je constate juste que moi qui ai passé pas mal de temps à taper sur Israël et le communautarisme juif, je l'ai fait en partie par admiration pour les Juifs en général. Et que si j'ai soutenu verbalement des Arabes, c'était sur des exemples précis, pas du tout par attirance particulière pour leur culture ou leur histoire (quoique : le sérail, tout de même...).
Ceci n'étant pas une thèse, mais un constat, il n'y a pas de conclusion à en tirer.
En tout état de cause, je ne chercherai nullement aujourd'hui à élargir le propos ; j'en resterai à un diagnostic personnel, dans lequel le lecteur se reconnaîtra à des degrés divers, jusque peut-être au degré zéro.
Je ne me pensais pas si philosémite que cela, mais depuis que cette expression m'est venue au fil de la plume, je me suis progressivement rendu compte à quel point je l'étais. Ach, pas de chance, le communautarisme juif est à la pointe de l'insupportable, et l'état du même nom, ou plutôt du même adjectif, une aberration criminelle, de plus en plus aberrante et criminelle, quand bien même il ne se réduit pas à cela. Maintenant, le communautarisme juif n'est pas seul en son genre, et surtout Israël n'est pas le pire état de la planète, malgré toute sa bonne volonté actuelle. Mais depuis qu'ils ont, peut-être pas inventé le monothéisme (car il y a le problème Zoroastre), mais ouvert la voie à une religion si ce n'est fondée en dernière instance sur, du moins fortement orientée vers l'homme, les Juifs ont tellement participé à l'aventure humaine - et souvent, paradoxe des minorités opprimées, pour le meilleur - que je ne suis pas le seul, ceci peut être affirmé sans risque d'être sérieusement contredit, à leur en être reconnaissant. De ceci nous sommes nombreux à être conscients, éventuellement pour le pire, puisqu'en la matière nous comptons comme auguste prédécesseur Adolf Hitler, dont j'ai déjà noté que s'il détestait autant les Juifs c'était entre autres parce qu'il voyait en eux des rivaux de la race aryenne - ce que n'étaient pas dans son esprit les Arabes, trente-six niveaux en-dessous.
"Qui aime bien châtie bien" : les pro-israéliens à la Jean-Claude Milner n'ont pas tort de signaler des points de convergence entre l'antisémitisme des années 30 et la "réprobation d'Israël" actuelle, mais, sans revenir sur le fait que cela n'exonère en rien Israël de ses accablantes responsabilités, ils ne comprennent pas ou omettent d'indiquer que la colère actuelle à l'égard d'Israël est aussi un hommage rendu à l'intelligence des Israéliens en général et des juifs en particulier, si j'ose dire. Formulé autrement : si ce que fait Israël choque plus que les crimes chinois ou sri-lankais, ce n'est pas seulement pour les raisons géopolitiques qui font du Moyen-Orient un reflet particulièrement aigu de certaines des tensions actuelles, c'est parce que nous jugeons les Israéliens à notre propre aune, et que nous leur en voulons de nous décevoir de ce point de vue (ce qui ne signifie certes pas que "nous" soyons exemplaires au regard de nos propres valeurs).
Mais les Arabes... J'ai, sans doute est-ce obligatoire, élargi mon point de vue à d'autres que moi, revenons à notre point de départ, me, myself and I. J'ai beaucoup de respect pour la résistance des Palestiniens à tout ce qu'ils subissent, je rends hommage avec plaisir au courage des combattants anti-américains, en Irak ou à New-York, je partage une bonne partie du diagnostic de Jean-Pierre Voyer ("L’Occident est un monde déserté par l’esprit. L’Occident est le devenir monde de l’idéologie anglaise que l’on peut résumer ainsi : le bien et le bonheur sont mesurables. De ce fait, l’Islam, ce qu’il en reste, se trouve être la seule demeure de l’esprit dans le monde. Il se trouve donc sans concurrent. Pour qu’il y ait guerre des civilisations, encore faudrait-il qu’il y eût au moins deux civilisations, ce qui n’est pas le cas."), bien qu'il enterre peut-être l'"Occident" trop vite : il n'en reste pas moins que je ne connais à peu près rien au monde arabe, et que cela ne m'empêche guère de dormir. Ce n'est pas une fin de non-recevoir ou un refus de m'y intéresser : c'est juste comme cela, à l'heure où j'écris. En gros, j'ai lu trois sourates du Coran, d'ailleurs magnifiques, je connais une dizaine des mille et une nuits, et je sais que les Arabes ont inventé le zéro. Le catalogue est vite fait.
Cette méconnaissance ne trouble pas mon jugement - même si, c'est un fait, j'ai toujours été léger, du point de vue de la documentation, pour ce qui est des combats en Irak. Mais cette méconnaissance même, en général, et le fait que je n'aie pas hésité à dire du bien de M. Al-Zarkaoui malgré la faiblesse de mon savoir sur le sujet (et si ceci pouvait se justifier quant à l'aspect symbolique - fort - du personnage, j'aurais pu souligner plus cette dimension), en particulier, prouvent bien que je me permets ici un niveau d'approximation que je ne me serais pas permis avec les Israéliens (ce qui me rend assez sûr de moi au niveau géopolitique, pour ce qui est de mon appréciation globale sur le Moyen-Orient) et qui est un évident reste d'ethnocentrisme. (Après on retombe sur des problèmes classiques : le monde arabe n'est pas censé avoir les mêmes valeurs que nous, Israël si, donc cette discordance de point de vue et d'exigence peut s'expliquer. Certes, mais pas jusqu'à justifier sans le vouloir la théorie du choc des civilisations...)
Que l'on me comprenne bien : je ne cherche ni à me dédire, ni à incriminer des mouvements "pro-arabes" ou "pro-palestiniens" en les accusant de paternalisme. Evidemment, je ne suis pas naïf à ce sujet, mais, ici comme ailleurs, la bêtise de certains ne nuit pas, profondément, à la valeur de la cause qu'ils défendent. Je constate juste que moi qui ai passé pas mal de temps à taper sur Israël et le communautarisme juif, je l'ai fait en partie par admiration pour les Juifs en général. Et que si j'ai soutenu verbalement des Arabes, c'était sur des exemples précis, pas du tout par attirance particulière pour leur culture ou leur histoire (quoique : le sérail, tout de même...).
Ceci n'étant pas une thèse, mais un constat, il n'y a pas de conclusion à en tirer.
Libellés : Communautarisme, Hitler, islam, judaïsme, Milner, Sionisme, Voyer, Zarkaoui
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